CRISE CARDIAQUE: Il existe une vie sexuelle après
De nombreux patients ou partenaires de victimes d’infarctus pensent que le « sexe » est dangereux, après une crise cardiaque. Cette étude américaine des universités de Chicago, du Missouri et de Yale, financée par le National Heart, Lung and Blood Institute (NHLBI-NIH), publiée dans l’American Journal of Cardiology, montre que si plus de la moitié des victimes n’ont plus d’activité sexuelle dans l’année de leur crise et « n’osent » pas discuter de ce problème avec leur médecin, la mortalité après une crise cardiaque est similaire chez les patients actifs et non actifs sexuellement, dès le premier mois qui suit leur attaque. L’activité sexuelle a donc a peu d'incidence sur leur risque de décès après une crise cardiaque.
L'étude a suivi à la fois l'activité sexuelle des patients avant la crise cardiaque et dans l'année qui a suivi. Si elle n'a pas exploré les raisons pour lesquelles certains patients étaient moins actifs sexuellement que d'autre, l'étude suggère que l'absence d'évaluation et conseils médicaux, pourrait laisser « passer » des patients à risque plus élevé de récidive. Dans de nombreux cas, la reprise de l'activité sexuelle est autorisée environ 4 semaines après une crise cardiaque.
Cette étude observationnelle « a suivi » l'activité sexuelle de 1.879 patients cardiaques (1.274 hommes et 605 femmes), âgés respectivement en moyenne de 58,6 et 61,1 ans, a regardé si ces patients avaient reçu des conseils lors leur sortie d'hospitalisation puis le lien entre l'activité sexuelle et les taux de mortalité dans l'année de la crise cardiaque.
Les chercheurs constatent que:
· 44% des femmes et 74% des hommes étaient sexuellement actifs au cours de l'année avant leur hospitalisation et 40% et 68% le restent après leur infarctus,
· Mais parmi les patients qui restent actifs après leur crise, 48% des hommes et 59% des femmes déclarent une activité sexuelle moins fréquente dans l'année qui suit leur crise cardiaque.
· 1 patient sur 10 sexuellement actif avant, n'est plus actif dans l'année qui suit,
· Seuls 33% des femmes et 47% des hommes ont reçu des conseils sur la reprise de relations sexuelles en sortie d'hospitalisation,
· Ceux qui n'en n'ont pas reçu, sont plus susceptibles de déclarer un arrêt de l'activité sexuelle (Femmes, RR : 1,44, IC : 95% de 1,16 à 1,79- Hommes, RR : 1,27, IC : 95% de 1,11 à 1,46).
· La mortalité à 1 an après une crise cardiaque s'avère similaire (et même un peu inférieure) avec ou sans activité sexuelle dans le mois qui suit la crise (2,1% vs 4,1%). Les auteurs en concluent que l'activité sexuelle a peu d'incidence sur le risque de décès après une crise cardiaque.
· D'autres facteurs comme l'âge, le statut matrimonial, la dépression n'ont pas été associés à une perte de l'activité sexuelle.
Les chercheurs concluent que, bien que de nombreux patients aient été sexuellement actifs avant leur crise cardiaque, seule une minorité a reçu des conseils sur la reprise d'une activité sexuelle à la sortie de l'hôpital. Ce manque de conseils est associé à un arrêt de l'activité sexuelle un an plus tard. Enfin, la reprise de l'activité sexuelle n'est pas associée à une mortalité augmentée mais l'absence d'activité sexuelle peut aussi cacher d'autres problèmes de santé.
Source : American Journal of Cardiology, Volume 109 Issue 10 , Pages 1439-1444, May 15 2012 Patterns and Loss of Sexual Activity in the Year Following Hospitalization for Acute Myocardial Infarction (a United States National Multisite Observational Study). (Visuel Fotolia Santé log SAD N°19)
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