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CYTOMÉGALOVIRUS: Comment il dévaste les cellules cérébrales

Actualité publiée il y a 11 années 11 mois 1 semaine
PLoS ONE

Cette recherche de la « Pitt » apporte un nouvel éclairage sur le mode d’action du cytomégalovirus humain (HCMV), sur les cellules du cerveau. Ces résultats publiés dans l’édition du 27 novembre de la revue PLoS ONE, ouvrent une piste de traitement contre ce facteur majeur de malformations congénitales infectieuses dans le monde entier, responsable entre autres effets, de retards de développement et de surdité.

Les chercheurs de l'Université de Pittsburgh School of Medicine révèlent que les cellules souches humaines primitives sont bien résistantes au HCMV mais qu'au fur et à mesure de leur maturation pour devenir des neurones, elles deviennent plus sensibles au virus, d'où des conséquences parfois dévastatrices. « C'est la première étude à révéler que les cellules souches primitives sont résistantes à HCMV et à expliquer l'action du HCMV sur les cellules du cerveau humain», confirme le Dr Vishwajit Nimgaonkar, professeur de psychiatrie et auteur principal de l'étude.


Les chercheurs ont d'abord surmonté un premier obstacle, la culture de neurones humains, grâce à des cellules souches pluripotentes induites (iPS), dérivées de cellules appelées fibroblastes reprogrammées, obtenues à partir de biopsies de peau humaine. Les cellules iPS ont ensuite été amenées à maturité en plusieurs étapes jusqu'à l'état de neurones, ou cellules primaires du cerveau. Ensuite, les chercheurs ont étudié les effets du HCMV sur les cellules, à toutes les étapes de leur maturation. Ils constatent ainsi que,

· Les iPS ne permettent pas un cycle complet de réplication virale, ce qui suggère pour la première fois que ces cellules peuvent résister à l'infection à HCMV,

· L'infection à HCMV perturbe la différenciation cellulaire des iPS en neurones, et c'est probablement l'un des mécanismes qui explique, chez les bébés infectés, les déficiences cérébrales et développementales.

· Les neurones dérivés d'iPS sont plus sensibles à l'infection par le HCMV et, une fois infectés, montrent des dysfonctions, déjà constatées dans de précédentes études animales et autres études de laboratoire sur des tissus humains. Les neurones meurent quelques jours plus tard.

C'est une première étape dans les recherches sur le processus d'infection à HCMV dans le cerveau, précise l'auteur. Des travaux sont déjà en cours sur nouveaux médicaments.

L'infection au cytomégalovirus humain (HCMV) est l'infection la plus commune transmise de la mère à son nouveau-né et l'une des principales causes de surdité chez l'Enfant. Chaque année aux Etats-Unis, ce sont 20 à 30.000 enfants qui naissent infectés par le CMV et environ 10 à 15% d'entre eux sont à risque de développer une perte auditive. En France, 1% des femmes enceintes font une primo-infection à CMV pendant la grossesse et l'infection materno-fœtale à CMV touche 0,5 à 2 % des nouveau-nés français. Il n'existe actuellement aucun vaccin disponible sur le marché contre le CMV.


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