DÉCLIN COGNITIF : 3 interventions pour le prévenir et le ralentir
Ce nouveau rapport de consensus, soutenu par le National Institute on Aging (NIA/NIH) examine les données probantes sur les interventions visant à prévenir le déclin cognitif et la démence. Cet examen de la littérature, présenté par les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine soutient 3 interventions de nature à ralentir le déclin cognitif et l'apparition de la démence. Avec des résultats encourageants mais insuffisants pour justifier une campagne de santé publique. Une opportunité de faire le point sur les interventions qui « marchent » ou pourraient marcher.
La thérapie cognitive, la gestion de la tension artérielle chez les personnes atteintes d'hypertension et l'augmentation de la pratique de l’activité physique montrent ainsi des preuves d’efficacité dans la prévention du déclin cognitif. Cependant, ces preuves sont qualifiées de « modestes » mais pas suffisamment concluantes pour mériter une campagne de santé publique. Ces premières conclusions s’avèrent cependant suffisantes pour déclencher, a minima, des recherches supplémentaires pour mieux évaluer l’efficacité de ces 3 options prometteuses.
Même si les essais cliniques ne soutiennent pas encore de manière définitive ces 3 interventions étayées dans ce rapport, les preuves sont suffisamment fortes pour suggérer au grand public d'avoir au moins accès à ces résultats pour pouvoir prendre des décisions éclairées sur le mode de vie et sur ces thérapies, pour maintenir la santé cérébrale avec le vieillissement. Une précédente revue systématique de la littérature publiée avant 2010 avait conclu à l’insuffisance de preuves pour formuler des recommandations sur les interventions visant à prévenir les troubles cognitifs et la démence. Depuis un certain nombre d'essais cliniques portant sur différentes interventions a été publié. En 2015, l'Institut national sur le vieillissement (NIA) a amorcé une nouvelle revue systématique dans l’objectif de pouvoir formuler des recommandations en santé publique, ainsi que pour de futures recherches. Ce rapport examine ainsi les preuves les plus récentes portant sur les interventions menées pour ralentir ou retarder l'apparition d'une déficience cognitive légère puis la démence clinique de type Alzheimer. Cependant, dans l'ensemble, les experts concluent qu’en dépit d'un certain nombre de progrès dans la compréhension du déclin cognitif et de la démence, les données disponibles sur les interventions restent relativement limitées et présentent des lacunes importantes. Toutefois, ils s’attardent sur 3 catégories d'interventions qualifiées « d’encourageantes » mais de « non concluantes ».
La thérapie cognitive, qui recouvre différentes pratiques visant à améliorer le raisonnement et la résolution de problèmes, la mémoire et la rapidité du traitement, informatisées ou non, fait l'objet d'un intérêt croissant de la part de la communauté médicale et scientifique, depuis ces 15 dernières années. Des preuves de bonne qualité appuient aujourd’hui la capacité de la TCC à améliorer les performances sur une tâche formée, au moins à court terme. Cependant, ses bénéfices à plus long terme pour le maintien de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne restent à démontrer. Un essai contrôlé randomisé, cité par le rapport, suggère néanmoins que la thérapie cognitive dispensée au fil du temps et dans un contexte interactif peut améliorer la fonction cognitive à long terme et contribuer au maintien de la cognition et de l’autonomie. Cependant, d’autres résultats apparaissent plus mitigés.
La gestion de la pression artérielle chez les personnes atteintes d'hypertension, pour prévenir, retarder ou ralentir la démence clinique de type Alzheimer, est soutenue par des preuves encourageantes mais non concluantes. Les preuves disponibles, ainsi que la forte preuve de la gestion de la tension artérielle dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux et des maladies cardiovasculaires, et le rapport bénéfice / risque des médicaments antihypertenseurs et des interventions sur le mode de vie apparaît suffisant pour justifier la communication avec le public concernant l’encouragement à une gestion de la tension artérielle, en particulier à la mi-vie, pour prévenir, retarder et ralentir la démence clinique de type Alzheimer.
Les bénéfices de l’activité physique sur la santé cérébrale sont maintenant bien documentés. Plus largement, l'activité physique présente de nombreux avantages pour la santé, et certains de ces avantages - comme la prévention des accidents vasculaires cérébraux – ont des répercussions positives sur la santé du cerveau. L'examen systématique s’accorde globalement sur l'efficacité de l'activité physique accrue dans le ralentissement du déclin cognitif lié à l'âge. La preuve est jugée suffisante pour justifier un message de santé public associant une activité physique accrue au ralentissement du déclin cognitif lié à l'âge.
Au final, conclut le rapport, aucune de ces interventions ne satisfait, à la lecture des études disponibles, aux critères de preuves de qualité élevée. Ce qui suggère la nécessité de recherches supplémentaires avec des améliorations méthodologiques. Comparer l’efficacité de ces 3 interventions, ou des différentes pratiques de TCC ou encore des différentes activités physiques pourra donc permettre des recommandations de bonne pratique mais aussi de Santé publique pour lutter contre les démences.
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