DÉCLIN COGNITIF: Une bonne alimentation régénère aussi les neurones
Plus varié et équilibré est le régime alimentaire, plus réduit est le risque de déclin cognitif, confirme cette étude de l’Université Mc Master. Les conclusions, présentées dans la revue Neurology et issues du suivi de près de 28.000 personnes suggèrent que l’amélioration de l'alimentation permettrait de réduire de plus de 20% le fardeau mondial croissant lié au déclin cognitif et donc à la démence.
D'autres études ont déjà regardé si un régime sain, comme le régime méditerranéen est associé à un risque réduit de développer un déclin cognitif, une démence ou la maladie d'Alzheimer, mais les résultats de ces études sont mitigés. Une étude précédente, publiée dans la même revue Neurology, avait cependant estimé qu'un régime de type méditerranéen était associé, chez des personnes âgées à un risque légèrement réduit, de 13%, de déclin cognitif. Sauf en cas de diabète.
Ici, l'équipe a suivi durant 5 ans 27.860 hommes et femmes, de 40 pays, âgés de 55 ans et plus et à risque élevé de maladie cardiovasculaire. Cependant, aucun des participants n'avait de diabète ou des antécédents de maladie cardiaque, maladie artérielle ou AVC au départ de l'étude.
L'idée était de préciser l'impact d'un régime alimentaire sain sur le risque de déclin cognitif, en particulier en cas de risque « cardiaque élevé ». Les chercheurs ont évalué la qualité de l'alimentation en utilisant une échelle reconnue, l'Alternative Healthy Eating et les capacités cognitives des participants ont été évaluées par test cognitif au départ, puis à 2 et à 5 ans, sur la base du Mini-Mental State Examination score.
· Au cours du suivi, 4.699 cas de déclin cognitif ont été diagnostiqués via une baisse d'au moins 17% des scores aux tests cognitifs.
· L'analyse montre un risque réduit de 24% (HR : 0,76) de déclin cognitif chez les 20% de participants ayant obtenu le meilleur score « de qualité alimentaire » (vs le quintile ayant obtenu le moins bon score).
· Ainsi, chez les 20% ayant le meilleur régime alimentaire, le risque de déclin cognitif à 5 ans est estimé à 13,8 % vs 18,1 % chez les 20% ayant l'alimentation la moins saine.
· De plus, cette réduction du risque de déclin cognitif s'avère indépendante du niveau cognitif de départ.
Qu'appelle-t-on une « bonne alimentation ?
L'alimentation évaluée comme saine comportait du poisson, peu de viande rouge, beaucoup de fruits et de légumes, des noix et une consommation modérée d'alcool.
La conclusion est donc évidemment favorable à un régime alimentaire sain en fin de vie, mais pas seulement. Les auteurs précisent que le choix d'une alimentation saine commence au début de la vie et que ce facteur doit également être combiné aux autres facteurs de mode de vie sain pour de meilleurs résultats cognitifs plus tard dans la vie. Les mécanismes qui peuvent expliquer cette association sont multiples, allant du risque d'AVC (ou de mini-AVC) à la carence en nutriments nécessaires à la régénération neuronale.
En conclusion, améliorer la qualité de l'alimentation pourrait contribuer à réduire la prévalence du déclin cognitif chez les plus âgés.
Source: Neurology May 6, 2015, doi: 10.1212/WNL.0000000000001638 Healthy eating and reduced risk of cognitive decline
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