DÉFIBRILLATEURS CARDIAQUES : 22% des patients équipés par erreur
22% des patients porteurs de défibrillateurs cardiaques implantables (DCI) ne devraient pas en être équipés, car ces patients ne répondent pas aux lignes directrices de prescription du DCI et ainsi, ils encourent un risque bien plus élevé d’hospitalisation, voire de décès, selon cette étude publiée dans l’édition du 5 Janvier de JAMA.
Cette étude incluant plus de 100.000 patients équipés de DCI, alerte sur l'utilisation non-conforme des DCI et les risques liés. Car si plusieurs études randomisées et contrôlées ont démontré l'efficacité des DCI pour la prévention de la mort subite cardiaque chez des patients présentant une insuffisance cardiaque systolique de pointe, les guides de bonne pratique ne recommandent pas son utilisation en prévention primaire chez des patients en convalescence d'événement cardiaque ou après pontage aorto-coronarien etou encore chez les patients présentant de graves symptômes d'insuffisance cardiaque ou à diagnostic récent d'insuffisance cardiaque. "Les médecins en pratique clinique de routine ne suivent pas toujours les recommandations de bonne pratique», écrivent les auteurs.
Une indication infondée dans 22,5% des cas : Le Pr. Sana M. Al-Khatib et ses collègues du Duke Clinical Research Institute (Caroline du Nord) ont mené cette étude pour déterminer le nombre et les caractéristiques des patients ayant reçu un DCI sans fondement clinique, ainsi que les conséquences en matière d'hospitalisation de 2006 à 2009. Les chercheurs aboutissent à une indication non fondée sur des preuves dans 22,5% des cas. Parmi ces patients, des patients sortant d'une crise cardiaque (36,8%) et des patients atteints d'insuffisance cardiaque nouvellement diagnostiquée (62,1%).
Le risque de décès à l'hôpital s'est avéré significativement plus élevé, tout comme le risque de complications, chez les patients ayant reçu un DCI sans légitimité vs les patients qui ont reçu ce dispositif à bon escient (0,57% vs 0,18% et 3,23% vs 2,41%). "Bien que la différence en valeur absolue du taux de complications entre les 2 groupes reste modeste, ces complications peuvent avoir des effets importants sur la qualité de vie des patients et leur recours aux soins dont la durée du séjour à l'hôpital et les coûts liés.
Si un risque faible de complications est acceptable lorsqu'une une procédure a démontré son efficacité, le risque n'est plus acceptable si la procédure n'apporte aucun bénéfice », concluent les auteurs.