DÉFICIENCE COGNITIVE : Quelles sont les activités pour la contrer ?
Jeux de réflexion et utilisation de l’ordinateur, travaux pratiques ou jeux de société peuvent-ils ralentir ou empêcher la perte de mémoire liée à l'âge ? Cette étude examine le type, le moment et le nombre d'activités stimulantes mentales à pratiquer pour freiner le déclin cognitif lié à l’âge. Les conclusions, présentées dans la revue Neurology, confirment globalement l’efficacité de tous types d’activités stimulantes.
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La déficience cognitive légère est un problème médical fréquent avec le vieillissement. Caractérisée par des problèmes de capacité de réflexion et de mémoire, la déficience cognitive n’est pas comparable à la démence. Les personnes atteintes présentent en effet des symptômes bien plus légers, peuvent avoir des difficultés à accomplir certaines tâches complexes ou à comprendre certaines données, cependant elles restent capables d’accomplir, de manière autonome, les tâches de la vie quotidienne telles que s’habiller, se laver et manger. Cependant, il existe des preuves solides que la déficience cognitive peut précéder le développement de la démence.
Toute activité mentale ou manuelle apporte ses bénéfices cognitifs :
Les chercheurs ont mené leur étude auprès de 2.000 personnes âgées de 78 ans en moyenne, exemptes de troubles cognitifs légers. A l’inclusion, les participants ont rempli un questionnaire sur la fréquence à laquelle ils avaient participé à 5 types d'activités stimulantes mentales au cours de l'âge moyen -soit entre les âges de 50 et de 65 ans-, et à un âge plus avancé, à partir de l’âge de 66 ans. Les participants ont ensuite passé des tests cognitifs tous les 15 mois et ont été suivis pendant 5 ans en moyenne. Au cours de l'étude, 532 participants ont développé une déficience cognitive légère.
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L’analyse constate que :
- l'utilisation d'un ordinateur à l'âge moyen est associée à une réduction de 48% du risque de déficience cognitive légère : au total, 15 personnes sur 532 ayant développé une déficience cognitive légère, soit 2%, utilisaient un ordinateur à l'âge moyen, vs 77 sur 1 468 personnes exemptes de déficience cognitive légère (soit 5%).
- L'utilisation d'un ordinateur à un âge avancé s’avère associée à une réduction de 30% de déficience cognitive légère, l'utilisation d'un ordinateur à l'âge moyen et aussi à l’âge avancé à un risque réduit de 37%.
- S'engager dans des activités sociales, comme aller au cinéma ou sortir avec des amis, ou jouer à des jeux, comme des mots croisés ou des jeux de cartes, à l'âge moyen ou plus tardif, est associé à une réduction de 20% du risque de déficience cognitive légère.
- Les activités manuelles sont également associées à une réduction du risque : 42%, mais seulement à la fin du suivi (donc après une certaine durée de pratique).
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Un bénéfice dose-dépendant : plus les participants sont engagés dans des activités, plus nombreuses et depuis plus longtemps, et moins ils sont susceptibles de développer une déficience cognitive légère.
- ceux qui se livraient à 2 activités ont un risque réduit de 28% de développer des problèmes cognitifs vs aucune activité,
- ceux qui participaient à 3 activités ont un risque réduit de 56% de développer des problèmes cognitifs vs aucune activité,
- 4 activités, -56%,
- 5 activités, -43%.
Cette étude confirme ainsi toute l’importance d’exercer les différentes fonctions de son cerveau pour retarder le déclin cognitif lié à l’âge. En particulier, l’utilisation d’un ordinateur, la pratique de tous types de jeux, les activités de création et les travaux pratiques ou encore la participation à des activités sociales s’avèrent bien liés à un risque plus faible ou à un retard de ce déclin de la mémoire lié à l’âge, appelé déficience cognitive légère, et qui peut précéder certaines formes de démence.
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L’absence de médicament disponible : des résultats précieux alors qu’aucun médicament ne traite efficacement ces troubles cognitifs légers, et a fortiori la démence ou la maladie d'Alzheimer. « Travailler sur les facteurs liés au mode de vie qui peuvent contribuer à ralentir le vieillissement du cerveau, est non seulement une nécessité mais aussi la perspective d’interventions peu coûteuses et facilement disponibles pour le patient », relève l'auteur principal, le Dr Yonas E. Geda, de la Mayo Clinic de Scottsdale (Arizona) -qui est également membre de l'American Academy of Neurology. Certes l’étude est observationnelle.
Il est donc essentiel de souligner que le sens de cette relation entre un risque plus faible de développer une déficience cognitive légère et la pratique de différentes activités mentales reste ambigu: il est possible aussi que la pratique de ces activités soit plus courante et fréquente chez les personnes à bonne santé cognitive. Des recherches supplémentaires restent donc nécessaires nonobstant ces conclusions obtenues sur un très large échantillon de participants.
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