DÉMENCE : L’agitation ne devrait pas être traitée par antidépresseur
Cette étude rappelle ce qui peut sembler une évidence, la démence et la dépression sont 2 maladies neurologiques différentes. Les antidépresseurs courants ne devraient plus être utilisés pour traiter les personnes atteintes de démence, conclut ainsi cette équipe de l’Université de Plymouth (UK) : les chercheurs britanniques montrent ici qu’un antidépresseur, fréquemment utilisé pour traiter l'agitation chez les personnes atteintes de démence n'est pas plus efficace qu'un placebo. Ces données, publiées dans le Lancet, appellent à poursuivre les recherches, ces maladies ne disposant pas de traitements efficaces, ni préventifs, ni curatifs.
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La démence touche 46 millions de personnes dans le monde et cette prévalence pourrait doubler au cours des 20 prochaines années. Il n’existe pas de traitement « contre » la démence et quelques médicaments permettent seulement de réduire les symptômes de la maladie.
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L'agitation, en particulier, est un symptôme courant de la démence, caractérisé par une activité verbale, vocale ou motrice inappropriée, et implique souvent une agression physique et verbale. Le symptôme est très handicapant pour les personnes démentes mais aussi pour leurs proches. Les soins non médicamenteux centrés sur le patient sont la première intervention qui devrait être proposée mais lorsque cela ne fonctionne pas, les cliniciens passent à une alternative médicamenteuse. Les antipsychotiques s’étant avérés augmenter les taux de mortalité chez les personnes atteintes de démence, l’antidépresseur mirtazapine a donc été systématiquement prescrit.
Cette étude menée pour faire le point sur la prescription de mirtazapine dans cette indication, révèle que le médicament n’apporte aucune amélioration et pourrait même être associé, également, à un risque accru de décès chez ce groupe de patients.
Identifier de nouveaux moyens d'aider les personnes touchées
L'essai, multisite, en double-aveugle, a recruté 204 patients atteints de la maladie d’Alzheimer, la moitié étant traités par mirtazapine et l'autre moitié avec un placebo. L’analyse constate :
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- une réduction de l’agitation après 12 semaines plus importante dans le groupe mirtazapine ;
- mais aussi un plus grand nombre de décès dans le groupe mirtazapine (n=7) en particulier au cours du 4è mois, vs groupe témoin (un seul), cependant ce résultat apparait tout juste significatif ;
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« Cette thérapie courante pour gérer les symptômes de la démence n'est pas efficace et pourrait même être préjudiciable », explique l’auteur principal, le professeur Sube Banerjee, doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Plymouth. « Il est vraiment important que ces résultats soient pris en compte et que la mirtazapine ne soit plus prescrite pour traiter l'agitation chez les personnes atteintes de démence ».
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