DÉPRESSION et OBÉSITÉ: Les mères stressées suralimentent leurs bébés
Les mères à faibles revenus, en situation difficile comme la monoparentalité, stressées et déprimées ont tendance suralimenter leurs bébés selon cette étude présentée le 28 avril au Congrès annuel des Pediatric Academic Societies, à Boston. Alors que des efforts en santé publique visent à prévenir l'obésité, les auteurs appellent à se concentrer non seulement sur l’alimentation des bébés mais aussi sur les raisons pour lesquelles des pratiques d'alimentation non équilibrée persistent.
L'ajout de céréales dans le biberon de lait fait partie de ces pratiques non recommandées, en particulier par l'American Academy of Pediatrics, car cet ajout systématique peut conduire à une suralimentation et à un excès de poids chez le nourrisson.
Les chercheurs ont donc cherché à identifier les facteurs associés à ces ajouts de céréales auprès de 254 jeunes mamans, participant à une grande étude, le Bellevue Project for Early Language, Literacy and Education Success (BELLE Project), financé par les National Institues of Health (NIH). Les mères ont été interrogées sur les raisons de cet ajout (pour que le bébé dorme mieux, pour qu'il soit mieux rassasié..). Les chercheurs ont également recueilli les données d'âge, de langue, de pays d'origine, de l'état matrimonial, d'éducation et de revenu mais aussi sur l'état de santé mentale de la mère (symptômes de dépression) et l'équilibre émotionnel du nourrisson.
Les mères dépressives sont 15 fois plus susceptibles de suralimenter leur bébé : 24% des mères pratiquent cet ajout de céréales dans le biberon et les mères dépressives sont 15 fois plus susceptibles d'adopter cette pratique nutritionnelle que les mères qui n'ont pas de symptômes de dépression. « La dépression est très courante chez les mères à faible revenu et rend plus difficile l'éducation aux bonnes pratiques parentales en général», explique l'auteur principal et pédiatre, le Dr Candice Taylor Lucas du New York University School of Medicine et du Bellevue Hospital Center. «Nos résultats sont particulièrement préoccupants car ils suggèrent que les mères déprimées sont plus susceptibles de suralimenter leur enfant et d'accroître ainsi leur risque d'obésité ».
Les mères célibataires sont également significativement plus susceptibles d'adopter ces pratiques.Pour les chercheurs, les systèmes de soutien familial peuvent donc aussi jouer sur les pratiques d'alimentation. Enfin, les mères qui estimaient que leurs enfants avaient des réactions émotionnelles intenses étaient aussi 12 fois plus susceptibles de rajouter des céréales aux biberons. Il est donc important de renforcer le soutien et l'éducation des parents aux pratiques alimentaires saines, pour lutter contre l'épidémie d'obésité infantile.
Source : Pediatric Academic Societies (PAS) Annual Meeting via Eurekalert (AAAS) “Low-income moms under stress may overfeed infants” (Visuel © Mastrofoto - Fotolia.com)
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