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DÉPRESSION POST-PARTUM : La détecter via les lymphocytes B

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 2 semaines
Molecular Psychiatry
 En identifiant un changement important dans les lymphocytes B chez les femmes atteintes de dépression post-partum, cette étude révèle un nouveau marqueur de risque de cette forme de dépression (Visuel Adobe Stock 468421123).

La dépression post-partum touche 1 jeune mère sur 7 avec des conséquences négatives sur la santé mentale de la mère et de l'enfant. Cependant, on connaît toujours mal les mécanismes biologiques sous-jacents à la maladie. En identifiant un changement important dans les lymphocytes B chez les femmes atteintes de dépression post-partum, cette équipe de biologistes de l'Université de Caroline du Nord, qui publie dans la revue Molecular Psychiatrie, permet d’avancer dans la compréhension de la condition et révèle un nouveau marqueur de risque de cette forme de dépression.

 

L’auteur principal, le Dr Jerry Guintivano et son équipe mènent une étude d'association à l'échelle du transcriptome, la première du genre, afin d’identifier des spécificités ou marqueurs biologiques chez les femmes souffrant de dépression post-partum. Alors que la plupart des études sur la dépression post-partum se sont jusque-là concentrées sur des gènes candidats et les hormones, les lymphocytes B, des agents majeurs du système immunitaire, à l'origine de la production des anticorps constituent ainsi une nouvelle cible d’intérêt.

 

L’étude a examiné les différents composants du sang à partir d’échantillons de 1.500 femmes de différentes origines ethniques, ayant accouché au cours des 6 dernières semaines et dont 482 avaient reçu un diagnostic de dépression post-partum. Les chercheurs ont utilisé le séquençage de l'ARN, le génotypage de l'ADN et évalué la méthylation de l'ADN afin d’identifier des différences dans les composants des échantillons de sang des participantes atteintes de dépression, vs les participantes témoins, exemptes de dépression post-partum. Cette analyse révèle que :

 

  • les lymphocytes B présentent des différences significatives chez les femmes atteintes de dépression post-partum ;

  • alors que les lymphocytes B activés produisent des anticorps et sécrètent des facteurs pro et anti-inflammatoires, ces interactions du système immunitaire pendant et après la grossesse pourraient contribuer à expliquer le développement de la dépression post-partum, une période au cours de laquelle le système immunitaire « se réinitialise » pour revenir à l’avant-grossesse ;
  • chez les femmes atteintes de dépression post-partum, les chercheurs observent des milliers de transcriptions individuelles de cellules B, bien différentes de celles des participantes témoins, régulées en partie par des variantes génétiques et la méthylation de l'ADN. L’activation des cellules B apparaît modifiée et une résistance à l'insuline est également observée.

 

Les lymphocytes B changent, mais pourquoi ? Les chercheurs reconnaissent ne pas pouvoir expliquer pourquoi les lymphocytes B changent. Reflètent-ils un autre changement dans le corps causé ou responsable de la dépression post-partum ?

 

Une prochaine étude longitudinale avec une plus longue période de suivi est d’ores et déjà prévue pour comprendre comment et pourquoi les lymphocytes B changent pendant la grossesse et au cours du post-partum.


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