DÉPRESSION: Une maladie du cerveau avec sa génétique et sa biologie
15 sites du génome liés à la dépression, c’est la découverte de cette équipe américaine qui confirme le poids des facteurs génétiques dans le développement de la maladie. Alors qu’un grand nombre de ces sites identifiés se révèlent impliqués dans la régulation de l'expression génique et de la neurogenèse, ces données, présentées dans la revue Nature Genetics, éclairent sur la biologie de la maladie et désignent de nouvelles cibles thérapeutiques.
Il est bien connu que la dépression peut être une maladie de « famille » et qu'une partie du risque est très probablement hérité. Cependant les précédentes études génomiques ont échoué à identifier de manière fiable des sites chromosomiques spécifiques ou une signature génétique de la maladie. Enfin, la dépression est également documentée comme une maladie multifactorielle et complexe, avec un ensemble de symptômes bien documentés mais des causes multiples, génétiques, environnementales, voire infectieuses. En effet, de récentes études ont suggéré que la dépression pouvait être assimilée (ou comparée) à une infection qui bloquerait la neurogenèse.
Les chercheurs de Harvard et du Massachusetts General Hospital, de l'Institut américain Human Genome Research (NHGRI/NIH) ont analysé les données génétiques d'un très grand nombre de participants soit 75.607 personnes diagnostiquées ou traitées pour la dépression et 231.747 témoins sains et ont pu ainsi tirer parti de la puissance statistique de ce large échantillon pour détecter des signaux génétiques « faibles » associés à la dépression. L'objectif, on l'aura compris était de pouvoir détecter des signaux ou facteurs génétiques trop faibles pour pouboir être identifiés par les précédentes approches pangénomiques. Une fois les variations associées à la dépression identifiées, les chercheurs les ont validées avec une nouvelle analyse portant sur 45.773 cas et 106.354 contrôles.
La dépression est une maladie du cerveau qui a sa propre biologie : 17 variations génétiques liées à la dépression à 15 sites (loci) du génome sont ainsi identifiées. Des variations sur des gènes impliqués dans la régulation de l'expression génique et la neurogenèse, impliquées donc dans la dépression mais aussi d'autres maladies mentales. Bref, si ces sites génomiques identifiés ne représentent qu'une petite partie du risque génétique de dépression, ces résultats permettent de comprendre que « la dépression est une maladie du cerveau, avec sa propre biologie », et ouvrent donc la possibilité de développer de meilleurs si ce n'est de nouveaux traitements.
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