DÉPRESSION? Votre smartphone sait tout
Finalement, l’usage que l’on fait de son mobile apporte une grande variété de données, personnelles, sur le comportement. Et le comportement en dit beaucoup sur l’humeur. L’usage de votre smartphone permet de savoir si vous êtes déprimé, conclut ainsi cette étude de la Northwestern University, qui prend en compte les données de temps passé mais aussi de localisation pour les associer au risque de dépression. Les conclusions, publiées dans le Journal of Medical Internet Research, illustrent l’intrusion de ces dispositifs dans notre intimité mais aussi l’opportunité offerte pour adopter les bons comportements de santé.
Plus vous passez de temps sur votre mobile, plus vous êtes déprimé. Un résultat similaire avec un usage excessif de l'Internet : une précédente étude de l'École de médecine de Sydney, présentée dans les Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine a montré que 8,4% des ados qui sont trop souvent en ligne développent une dépression. L'utilisation pathologique d'Internet chez les adolescents multiplierait ainsi par 2,5 le risque de dépression chez les jeunes. On peut également citer l'impact des médias sociaux sur les enfants, les adolescents. En particulier, de nombreux psychiatres et psychologues ont réagi au concept de la Facebook depression, décrit par ces chercheurs de l'American Academy of Pediatrics, dans la revue Pediatrics. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi le sexting, le harcèlement, la cyberintimidation, et l'empreinte numérique…
Car l'étude montre, sur 28 participants, âgés en moyenne de 29 ans et suivis durant 2 semaines, pour 14 d'entre eux diagnostiqués avec dépression, que,
· l'utilisation moyenne quotidienne des participants déprimés est d'environ 68 minutes par jour vs 17 minutes pour les personnes en bonne santé mentale.
· Moins de déplacements et plus de temps à la maison est sont aussi des critères liés à la dépression : » «Quand les gens sont déprimés, ils ont tendance à se retirer et ne pas montrer de motivation ou d'énergie pour sortir et faire des choses ».
· Enfin, des horaires quotidiens peu réguliers, identifiables aussi via l'usage du mobile, sont également liés à la dépression.
En se basant sur ces quelques données, les auteurs de la Northwestern University se montrent ainsi capables d'identifier les symptômes dépressifs avec 87% de précision. Et avec bien plus de précision que lorsque l'on demande aux participants, quotidiennement, de renseigner leur humeur par questionnaire.
Pourquoi se « retirer » sur son mobile ? Selon les auteurs, le mobile permet de se changer les idées et de ne pas penser aux souvenirs négatifs, un comportement d'évitement bien connu dans la dépression.
En toute discrétion…C'est ce qu'affirme l'auteur principal, David Mohr, directeur du Centre d'interventions comportementales de la Feinberg School of Medicine : « Nous disposons aujourd'hui d'une mesure objective du comportement lié à la dépression. Les mobiles peuvent nous apporter ces données épidémiologiques) en toute discrétion et sans intervention de l'utilisateur ». Un système qui finalement conduire à la surveillance de personnes à risque de dépression et permettrait aux professionnels de santé d'intervenir plus rapidement ? De manière plus immédiate, le smartphone pourrait alerter son usager sur sa sédentarité, un usage excessif ou des horaires de vie trop irréguliers…
Source: Journal of Medical Internet Research 2015 July Mobile Phone Sensor Correlates of Depressive Symptom Severity in Daily-Life Behavior: An Exploratory Study
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