Des CELLULES SOUCHES pour réparer les cœurs brisés
C’est une étape de plus dans l’utilisation de cellules souches autologues pour réparer les muscles cardiaques endommagés par l’infarctus, avec cet essai de phase I mené par le Cedars-Sinai Heart Institute, le bureau de recherche clinique EMMES and la Johns Hopkins University, cofinancé par l’US National Heart, Lung and Blood Institute (NHLBI-NIH) et publié dans l’édition en ligne du 15 février du Lancet. Innocuité et début de preuves d’efficacité, la greffe de cellules souches autologues reste une voie de traitement prometteuse, post-infarctus.
La recherche a vérifié l'innocuité de l'utilisation de cellules souches autologues pour réparer les cicatrices et les lésions des tissus cardiaques induites par une crise cardiaque, à partir de prélèvements de tissu cardiaque sain chez 17 patients qui avaient récemment subi une crise cardiaque.
L'étude a utilisé des cellules souches particulières, appelées cellules cardiaques dérivées (CDC), qui se trouvent à la surface du cœur. Ces cellules souches peuvent se développer, ou se différencier, dans n'importe quel type de cellules du tissu cardiaque. 31 patients qui avaient subi une crise cardiaque au cours des 30 derniers jours ont été recrutés, 25 ont été inclus dans la phase finale de l'essai, puis randomisés pour recevoir soit une greffe de cellules souches cardiaques, soit des soins standards. Tous les patients ont montré une réduction de leur «fraction d'éjection ventriculaire gauche» (FEVG), une mesure de la quantité de sang que le ventricule gauche est capable de pomper en une contraction cardiaque. Les chercheurs ont ensuite cultivé, à partir de prélèvements de tissu cardiaque, des cellules souches puis les ont les injectées directement dans le cœur des patients. L'innocuité du traitement a été évaluée à plus de 12 mois et ces résultats ont été comparé à ceux de 8 patients ayant reçu des soins standard. L'innocuité a été confirmée. Des résultats cliniques intéressants, tels qu'une réduction du tissu cicatriciel et une augmentation du tissu cardiaque sain ont été observés. Cependant l'efficacité du processus devra être validée par de nouveaux essais :
Premiers résultats d'efficacité : L'IRM effectuée au début de l'étude, a été reconduite à 2 semaines après le début de l'étude, puis à 1, 2, 3, 6 et 12 mois.
- Au départ de l'étude, la taille moyenne de la cicatrice (proportion du ventricule gauche lésée) était de 24% dans les deux groupes.
- Cette cicatrice ne change pas significativement dans le groupe traitement standard entre le début de l'étude et six mois mais diminue significativement dans le groupe recevant le traitement par cellules souches (-7,7%). A 12 mois, pas d'évolution dans le groupe standard, mais réduction de la cicatrice de 12,3% dans le groupe cellules souches,.
- Au bout de six et douze mois, les chercheurs ne constatent pas de différence significative entre les 2 groupes dans le taux d'événements indésirables graves (groupe cellules souches: 24%, groupe standard: 13%). Aucun décès n'a constaté dans les deux groupes.
C'est donc, pour les auteurs, une indication préliminaire de la possibilité de régénérer le tissu cardiaque endommagé au cours d'une crise cardiaque, par greffe de cellules souches autologues.
Source: The Lancet, Early Online Publication, February 14 2012 Intracoronary cardiosphere-derived cells for heart regeneration after myocardial infarction (CADUCEUS): a prospective, randomised phase 1 trial. (Visuel Cedars-Sinai Heart Institute)
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