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DÉVELOPPEMENT : La fratrie un bon rempart contre les conflits des parents

Actualité publiée il y a 6 années 4 mois 4 jours
Child Development
Les adolescents qui ont connu des niveaux élevés d'acrimonie entre leurs parents ont des réponses plus sévères au conflit parental, un an plus tard.

Un lien solide entre frères et sœurs protège contre les effets négatifs liés aux conflits des parents, confirme, logiquement, cette recherche de psychologues de l’Université de Rochester. Des conclusions présentées dans la revue Child Development, importantes alors que la prévalence de ce type de conflits reste élevée et que les enfants exposés sont plus à risque de développer plus tard des troubles de santé mentale.

 

Les chercheurs de Rochester avec leurs collègues de l'Université de Nebraska-Lincoln et de l'Université de Notre-Dame (Australie) révèlent que les adolescents qui ont connu des niveaux élevés d'acrimonie entre leurs parents ont des réponses plus sévères au conflit parental, un an plus tard. Ces réponses, à leur tour, prédisent des problèmes de santé mentale, un an plus tard… Pourtant, les adolescents ayant de solides relations avec leurs frères et sœurs s’avèrent protégés contre la détresse émotionnelle en réponse aux disputes des parents.

 

L’étude a suivi durant 3 ans 236 adolescents et leurs familles du Nord-est et du Midwest des États-Unis. Les familles ont été évaluées à 3 occasions, lorsque les enfants étaient âgés de 12, 13 et 14 ans. Cette évaluation était basée sur des observations, des entretiens semi-structurés avec les mères sur la relation au sein de la fratrie et des interviews. L’étude montre que :

 

La fratrie, un rempart contre les désaccords des parents : les enfants « utilisent » leurs frères et sœurs comme protection et comme soutien émotionnel. Plus précisément, les frères et sœurs jouent un rôle clé de « figures d'attachement », explique l’auteur principal, Patrick Davies, professeur de psychologie à l'Université de Rochester. Mais il précise aussi : « si c'était la principale raison de ces effets protecteurs, on pourrait s'attendre à ce que les frères et sœurs plus jeunes bénéficient beaucoup plus d’un soutien d'un frère plus âgé mais ce n'est pas le cas ».

 

D'autres mécanismes sont à l'œuvre : par exemple,

  • les frères et sÅ“urs remplissent certaines des fonctions remplies habituellement par les pairs,
  • ils partagent des activités comme le sport par exemple et peuvent avoir un rôle d'initiation à des environnements et des relations externes à la famille ;
  • ils contribuent à distraire du climat de détresse familiale ;
  • les frères et sÅ“urs peuvent développer des liens d'amitié qui impliquent le partage d’une relation chaleureuse, des préoccupations, des retours d’expériences difficiles et d’un soutien.

 

 

Ainsi, une bonne relation entre frères et sœurs réduit la vulnérabilité des jeunes exposés à des conflits entre leurs parents ainsi que leur risque de détresse émotionnelle et de troubles de santé mentale, plus tard dans la vie. Une conclusion sans surprise pour de nombreux parents et professionnels de la Petite Enfance, mais qui peut inspirer des interventions efficaces ciblant également la fratrie en période de détresse familiale.

En particulier dans les foyers très conflictuels.


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