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DÉVELOPPEMENT: Petits caprices à table et gros troubles du comportement

Actualité publiée il y a 10 années 1 mois 6 jours
UdeM et Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence

Les enfants capricieux face à l’assiette ou qui rechignent à s’alimenter aux âges de 8 à 12 ans lancent un signal d’alerte sur de possibles troubles du comportement, plus sévères, un peu plus tard à l’adolescence. L’étude, canadienne, à paraître dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence et présentée à la Conférence de l'« Eating Disorders Association » (Vancouver) souhaite sensibiliser parents et professionnels de l’enfance, sur le lien, à cette période de la vie, entre image corporelle, troubles du comportement alimentaire (TCA), de la communication et de l’humeur.

Les résultats suggèrent que l'étiologie des TCA est à considérer bien plus tôt qu'à l'adolescence : «De nombreux chercheurs pensent que les comportements boulimiques commencent seulement à l'adolescence, mais le problème survient beaucoup plus tôt et il est reste très sous-diagnostiqué», explique Dominique Meilleur, une grande spécialiste des TCA, professeur au Département de psychologie de l'Université de Montréal. En amont de sa recherche, l'auteur souligne que, chaque jour, des enfants et adolescents venaient lui confier leurs angoisses de poids, leurs inquiétudes sur leur image corporelle, et leurs difficultés par rapport à l'alimentation et sur d'autres plans personnels. Précisément, son étude montre que,


· 95 % des enfants âgés de 8 à 12 ans ont des comportements alimentaires restrictifs,

· 69,4 % ont peur de prendre du poids,

· 46,6 % disent se «trouver gros».

Des comportements qui annoncent des préoccupations à l'égard de l'image corporelle dès le primaire, souligne l'auteur.

Filles plus que garçons ? Pas vraiment, révèle l‘étude, le TCA n'est pas l'apanage des filles. En fait, les garçons rejoignent les filles sur la majorité des variables. La seule différence a trait à l'isolement social, davantage marqué chez les garçons. Une similarité entre garçons et filles qui appuie l'hypothèse de facteurs psychiques et physiques communs, liés entre autres à la période développementale.

Des TCA déjà sévères chez l'enfant: L'étude a inclus également 215 enfants âgés de 8 à 12 ans souffrant d'un trouble de l'alimentation et a pris en compte les données de leurs dossiers médicaux et évalué leurs caractéristiques psychologiques, sociodémographiques et somatiques.

L'analyse confirme l'existence fréquente de troubles comorbides, et notamment de troubles anxieux et de l'humeur et de déficit de l'attention et, surtout, des manifestations déjà sévères de comportements alimentaires pathologiques :

· Plus de 15,5 % des enfants de l'échantillon se font vomir,

· 13,3 % présentent des comportements boulimiques.

· 52 % ont été hospitalisés au moins une fois pour leur trouble alimentaire,

· 48 % ont été suivis en ambulatoire,

· la majorité des enfants hospitalisés présentent un état de santé physique précaire,

· 36,3 % d'entre eux ont des antécédents psychiatriques familiaux.

Des facteurs multiples dans le développement des TCA : La victimisation est un déclencheur qui revient fréquemment, chez les enfants, en particulier les moqueries ou les remarques désobligeantes à l'égard de leur apparence physique. Ces moqueries vont déclencher ou renforcer leurs préoccupations sur leur image corporelle et entrainer une modification des comportements alimentaires.

Des résultats jugés très préoccupants qui doivent donc inciter les cliniciens à la détection précoce et à l'instauration d'un traitement le plus rapidement possible en cas de comportements déviants.

Source: Communiqué UdM Childhood eating difficulties could be a sign of underlying psychological issues

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