DIABÈTE: Des bactéries intestinales pour dépister et contrôler la maladie?
Certaines espèces de bactéries du tube digestif humain et certaines fonctions microbiennes spécifiques viennent d’être associées au diabète de type 2 et pourraient devenir de nouveaux marqueurs pour dépister la maladie. Ces résultats, de chercheurs français de l’Inra et chinois, de l’Université de Shenzhen, obtenus dans le cadre du projet international MetaHIT d’étude du métagénome intestinal, vont permettre de comprendre comment le microbiote intervient dans l’apparition du diabète et de développer de nouvelles approches thérapeutiques. Conclusions dans l’édition du 26 septembre de la revue Nature.
L'évaluation et la caractérisation du microbiote intestinal est devenu un domaine de recherche important dans l'étude des maladies humaines, diabète de type 2 compris, en particulier pour les chercheurs de l'INRA. Le projet international MetaHIT, conduit par l'INRA, a déjà permis d'établir le génome des bactéries du tube digestif humain : le metagénome, composé de 150 fois plus de gènes que le génome humain (3,3 millions contre 23 000)…et permettra prochainement d'identifier une prédisposition à certaines maladies, à partir de l'analyse du microbiote intestinal. Une analyse complexe alors que le microbiote intestinal comprend quelque 100.000 milliards de bactéries, constituée de près d'un millier d'espèces. Récemment, des recherches ont indiqué que le risque de développer un diabète de type 2 pouvait également impliquer des facteurs liés au génome bactérien contenu dans notre tube digestif.
Des marqueurs bactériens : Les chercheurs ont ici analysé la flore microbienne intestinale chez des patients diabétiques de type 2, par étude d'association pangénomique ou analyse des variations génétiques de l'ADN de la flore microbienne intestinale de 345 individus chinois. Les chercheurs ont ainsi identifié environ 60.000 gènes marqueurs du diabète de type 2. L'analyse montre également, chez les diabétiques de type 2, un équilibre spécifique des gènes identifiés et des différences significatives concernant différentes fonctions microbiennes. Certaines bactéries sont moins abondantes chez ces patients, d'autres microbes sont plus nombreux et certaines fonctions protectrices contre le stress oxydant sont amplifiées. Ces résultats, confirmés sur 23 autres patients, montrent que ces marqueurs permettent bien de dépister le diabète de type 2.
Des résultats essentiels aussi pour comprendre le rôle du métagénome intestinal dans l'apparition et le développement du diabète, une maladie déjà liée à des facteurs environnementaux comme génétiques.
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