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DIABÈTE : Il cache souvent une fibrillation auriculaire

Actualité publiée il y a 3 années 3 semaines 3 jours
JAHA
Les personnes atteintes de diabète, et de fibrillation auriculaire (FA), sont bien moins susceptibles de remarquer et  de signaler des battements cardiaques irréguliers ou trop rapides (Visuel Adobe Stock 106779070)

Les personnes atteintes de diabète, et de fibrillation auriculaire (FA), sont bien moins susceptibles de remarquer et  de signaler des battements cardiaques irréguliers ou trop rapides, conclut cette étude, publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA). La conséquence est, chez de nombreux patients, l'absence de prise en charge de la FA, jusqu’à la survenue d’un événement cardiovasculaire grave comme l’AVC. Ces données engagent donc à mieux dépister la FA chez les patients diabétiques, de type 1 ou de type 2.

 

Pourquoi donc les adultes diabétiques, de type 1 ou 2, atteints de FA, ignorent ces symptômes, souffrent de comorbidités « silencieuses », avec le plus souvent une forte dégradation de leur qualité de vie ? Alors que le diabète est l'un des principaux facteurs de risque de FA, l’équipe de l’Université de Berne à Berne a examiné si les patients diabétiques et non diabétiques diffèrent en termes de symptômes et de complications de la fibrillation auriculaire.

Mieux gérer la FA chez les diabétiques 

Les chercheurs ont suivi 2.411 patients diagnostiqués avec une FA, âgés en moyenne de 74 ans, à 27% des femmes, suivis eux-mêmes dans 14 centres de santé dans le cadre de l'étude Swiss Atrial Fibrillation. A l’inclusion, les participants ont passé un examen clinique, subi un prélèvement sanguin, une évaluation cognitive, une évaluation de la qualité de vie et un ECG de repos de 5 minutes.

 

  • 17 % des participants ont reçu un diagnostic de diabète ;
  • ces participants diagnostiqués diabétiques ont été classés comme étant soit diabétiques insulinodépendants, soit diabétiques non insulinodépendants ;

Les symptômes de FA, les scores de qualité de vie, les comorbidités cardiaques et les comorbidités neurologiques ont été comparés entre participants diabétiques et non diabétiques :

Par rapport aux personnes atteintes de FA et non-diabétiques, les participants atteints de diabète, et de FA, sont

 

  • environ 25 % moins de reconnaître les symptômes courants de la FA, tels que simplement, un rythme cardiaque trop rapide ;
  • 3 fois plus susceptibles d'avoir une pression artérielle élevée ;
  • 55 % plus susceptibles d'avoir eu une crise cardiaque ;
  • 2 fois plus susceptibles d'avoir une insuffisance cardiaque ;
  • à risque accru de 39 % d'AVC ;
  • à risque accru de 75 % de troubles cognitifs.

 

Pourquoi les patients diabétiques reconnaissent moins souvent les symptômes d’une FA ?  Les chercheurs expliquent ce retard par une concentration des patients diabétiques sur la surveillance quotidienne de leur glycémie et l’observance des traitements, mais n’excluent pas qu’une grande partie des FA non diagnostiqués soit liée aussi à un retard de diagnostic des médecins, chez ces patients diabétiques. De nombreux diagnostics de FA chez les patients diabétiques interviennent après la survenue d’événements de type AVC, ajoutent les auteurs.

 

Quelles conséquences de cette perception moindre ? Ces patients diabétiques qui ignorent leur FA présentent souvent des troubles ou une réduction de mobilité et une baisse du fonctionnement au quotidien (soins personnels, activités normales) soit une perte d’autonomie.

 

Ces nouvelles observations, ainsi que les implications graves d’un diagnostic trop tardif de la FA, engagent à dépister les patients diabétiques plus âgés pour la FA afin que le traitement puisse être initié le cas échéant. L’auteur principal, le Dr Tobias Reichlin, professeur de cardiologie à l'hôpital universitaire de Berne pense que cette recherche va permettre d’améliorer, de manière significative, la gestion de la fibrillation auriculaire et la prévention de ses complications.


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