DIABÈTE: La flore intestinale à l'origine des maladies métaboliques
Une alimentation grasse riche en graisse peut entraîner chez certains individus, mais pas tous, des troubles du métabolisme, comme le diabète. La flore intestinale, en fonction de sa composition en bactéries, pourrait conditionner le développement de ces troubles, en dehors de toute modification génétique, du sexe, de l’âge et d’un régime alimentaire particulier. Certains additifs nutritionnels visant la flore intestinale pourrait donc, en agissant sur ces bactéries, empêcher le développement de troubles du métabolisme. Cette étude, menée par des chercheurs de l’Inserm a été publiée dans l’édition de novembre 2011 de la revue Gut.
La recherche a été menée sur des souris nourries, pendant trois mois, par une alimentation riche en graisses. La plupart d'entre-elles sont devenues diabétiques mais quelques-unes, non. L'équipe de Rémy Burcelin et Matteo Serino, chercheurs à l'Inserm - Université Toulouse III - Paul Sabatier s'est penchée sur le profil microbien de ces 2 phénotypes de souris et montre que les bactéries de la flore intestinale n'étaient pas présentes en même quantité chez ces souris, selon qu'elles étaient diabétiques ou non. Les souris maigres diabétiques sont caractérisées par une flore composée majoritairement de bactéries de type « Bacteroidetes » à la différence des souris maigres non diabétiques, caractérisées par une flore composée majoritairement de bactéries de type "Firmicutes".
En modifiant la flore intestinale d'un groupe de souris en ajoutant des fibres alimentaires, des gluco-oligosaccharides, les chercheurs parviennent à modifier plupart des caractéristiques physiologiques. Le métabolisme des souris traitées avec ces fibres devient alors proche de celui des souris maigres et non diabétiques. Les auteurs expliquent que des additifs nutritionnels tels que les gluco-oligosaccharides et les fibres alimentaires visant le microbiote intestinal pourraient empêcher le développement de troubles du métabolisme.
La flore intestinale pourrait orienter le métabolisme vers un état diabétique ou non suivant son profil et les bactéries présentes pourraient prédire la survenue du diabète. Enfin, une supplémentation en fibre, ciblant la flore intestinale, empêche l'apparition de maladies métaboliques (comme le diabète) même en cas de régime riche en graisse, concluent les auteurs.
NB : Le Pr. Rémy Burcelin avait montré, sur des modèles murins et humains, que, chez les sujets diabétiques, certaines bactéries intestinales sont même retrouvées dans des organes de l'hôte (muscle, foie, tissu adipeux), où elles seraient à l'origine d'inflammations générant des troubles métaboliques.
Source: Communiqué Inserm et Gut doi:10.1136/gutjnl-2011-301012 « Metabolic adaptation to a high-fat diet is associated with a change in the gut microbiota” (Visuels Bactéries microbiote : DANONE RESEARCH / INRA – T. Meylheuc)
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