DIABÈTE : L’hypertension nocturne associée à un risque double de décès
Chez les adultes diabétiques, l’augmentation de la pression artérielle la nuit est liée à un doublement du risque de décès, conclut cette étude présentée lors des dernières Sessions scientifiques sur l’hypertension (HTA) de American Heart Association. C’est donc un signal d’alarme lancé par ces chercheurs de l'Université de Pise aux adultes atteints de diabète de type 1 ou de type 2 et dont la tension artérielle augmente durant la nuit.
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Ces personnes encourent ainsi un risque plus que doublé de décès, par rapport à leurs homologues diabétiques dont la pression artérielle baisse durant le sommeil. Car, « normalement », la pression artérielle diminue pendant le sommeil. Si la pression artérielle augmente la nuit par rapport aux niveaux diurnes, le phénomène est appelé immersion inverse. Ces tendances anormales de la pression artérielle sont bien associées à des risques accrus de complications cardiovasculaires et de décès chez les adultes atteints de diabète de type 1 ou de type 2.
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« De précédentes études ont montré que l'absence de baisse de la pression artérielle durant la nuit est liée aux maladies rénales et cardiovasculaires à la fois chez les personnes en bonne santé et chez les personnes souffrant d'hypertension ou de diabète de type 1 ou de type 2 », rappelle l'auteur principal, le Dr Martina Chiriacò, chercheur en médecine expérimentale à l'Université de Pise : « Cependant, les effets à long terme de l'absence de baisse, notamment en termes de mortalité et chez les personnes diabétiques restaient mal connus ».
1 personne diabétique sur 10 pourrait être présenter une pression artérielle nocturne « inversée »
L’équipe a donc évalué le rôle de la variabilité de la fréquence cardiaque, une mesure de la variation du temps entre chaque battement cardiaque, un marqueur d'insuffisance cardiaque et de risque de maladie coronarienne chez 349 adultes diabétiques dont 284 avaient un diabète de type 2. 82 % des participants souffraient d'hypertension et 73 % d'hypertension non contrôlée malgré un traitement hypotenseur. Tous les participants ont bénéficié d’une surveillance ambulatoire de la pression artérielle sur 24 heures.
- Les participants étaient considérés comme avec pression artérielle nocturne en baisse, lorsque la pression artérielle diminuait de 10 % ou plus pendant la nuit ;
- les participants étaient considérés comme à pression en immersion inverse la nuit, avec une augmentation de la pression artérielle nocturne de 0,1 % ou plus par rapport aux niveaux diurnes.
136 décès ont été recensés au cours de la période de suivi de 21 ans (jusqu'en 2020).
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- plus de la moitié des participants n'avaient pas de pression artérielle pendant la nuit et 20 % étaient avec pression artérielle en immersion inverse la nuit ;
- Près d'un tiers de ces derniers présentaient une neuropathie autonome cardiaque (complication grave du diabète dans laquelle les nerfs qui contrôlent le cœur et les vaisseaux sanguins sont endommagés), vs 11% chez les autres participants ; Ces lésions nerveuses affectent la régulation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, et augmentent le risque de décès et d'événements cardiovasculaires ;
- ces participants diabétiques dont la pression artérielle augmente durant la nuit ont une espérance de vie réduite de 2,5 ans en moyenne par rapport aux autres participants ; leur risque de décès toutes causes confondues est plus que doublé par rapport aux participants dont la pression artérielle baisse durant le sommeil ;
- enfin, ces participants s’avèrent plus âgés et plus fréquemment déjà traités pour une hypertension, avec le plus souvent des signes de lésions cardiaques.
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En conclusion, l’étude montre que 1 personne diabétique de type 1 ou 2 sur 10 peut présenter une pression artérielle nocturne « inversée » avec un risque démultiplié de décès toutes causes confondues.
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