DIABÈTE : Pourquoi le retrait d'Avandia® a permis d'éviter de nombreux décès
Si depuis septembre 2010, l’Avandia® (rosiglitazone) a été suspendu en Europe, ce médicament reste toujours disponible aux États-Unis et au Canada. Une autre alternative dans la famille des glitazones est la pioglitazone, commercialisée sous le nom d’Actos et sous surveillance des agences sanitaires, également pour effets indésirables cardiaques et autres*. Ces chercheurs britanniques et américains publient leurs conclusions dans l’édition du 17 mars du British Medical Journal, estimant les conséquences des deux glitazones en termes d’événements cardiaques et de décès.
Avandia a été interdit en 2010 après conclusion de l'EMA, Agence européenne des médicaments, sur un rapport bénéfices/risques cardiaques négatif. En France, tout récemment, la haute Autorité de Santé émettait un avis défavorable au remboursement d'Avandia et Avandamet, en raison de nouvelles données de tolérance émis au 7 mars, Avandia®, Avandamet® (rosiglitazone, metformine) présentant un risque accru de 40% d'AVC ou d'insuffisance cardiaque, clôturant ainsi l'interdiction de la rosiglitazone. Une autre glitazone, commercialisée sous le nom d'Actos, la pioglitazone, reste le traitement de certaines personnes dont le diabète ne peut pas être contrôlé par d'autres médicaments. Actos, qui agit sur le même principe, en augmentant la sensibilité du corps à l'insuline et en abaissant ainsi la glycémie est également connu pour augmenter le risque d'insuffisance cardiaque. Les médecins doivent donc surveiller attentivement les patients sous pioglitazone.
Ces chercheurs de l'University of East Anglia (Norwich, UK) et de la Johns Hopkins University School of Medicine (Baltimore, USA) ont réalisé une revue systématique de 16 études d'observation portant sur 810.000 personnes, en comparant le risque cardiovasculaire de ces deux médicaments. Ils constatent –à nouveau- que la rosiglitazone présente un risque plus élevé de crise cardiaque, d'insuffisance cardiaque et de décès par rapport à la pioglitazone.
Si ces nouveaux résultats confirment l'augmentation du risque de la rosiglitazone, et appuient la décision de retirer l'autorisation de commercialisation de ce médicament, les chercheurs ont calculé la probabilité d'événements cardiovasculaires pour les deux thiazolidinediones, en utilisant des méthodes statistiques qui prennent en compte les différences possibles entre les études. Ces 16 études éligibles qui comprenaient 810.000 personnes portaient sur 429.000 personnes qui prenaient la rosiglitazone et 381.000, la pioglitazone. La plupart des participants étaient âgés de plus de 60 ans et 55% étaient de sexe masculin.
Par rapport à la pioglitazone, l'utilisation de la rosiglitazone est associée à :
· 16% de risque supplémentaire de crise cardiaque (OR 1,16, IC 95% de 1,07 à 1,24- 15 études)
· 22% de risque supplémentaire d'insuffisance cardiaque (OR 1,22, IC 95% 1,14 à 1,31- 8 études)
· Une augmentation de 14% du risque de mortalité (OR 1,14, IC 95% 1,09 à 1,20- 8 études)
Les chercheurs ont calculé que si 100.000 personnes étaient traitées par rosiglitazone plutôt que par pioglitazone, il y aurait 170 crises cardiaques plus, 649 cas de plus d'insuffisance cardiaque, et 431 décès supplémentaires.
Les chercheurs concluent et confirment que, chez les personnes diabétiques de type 2, l'utilisation de la rosiglitazone plutôt que la pioglitazone est associée à un risque significativement plus élevé d'insuffisance cardiaque, de crise cardiaque et de mortalité.
Source: BMJ doi: 10.1136/bmj.d1309 (Published 17 March 2011) Comparative cardiovascular effects of thiazolidinediones: systematic review and meta-analysis of observational studies. (Visuels BMJ)
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