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DIABÈTE : Prévoir à 10 ans le risque de rétinopathie, c'est possible !

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 1 semaine
Archives of Ophthalmology

Cette étude montre que les niveaux de glycémie peuvent prédire à 10 ans, le risque de rétinopathie. Les personnes qui ont des niveaux de glycémie au-delà d’un certain seuil (108 mg par décilitre) sont bien plus susceptibles de développer des complications oculaires 10 années plus tard, selon cette analyse menée par un médecin de l'Hôpital Lariboisière (Paris) et publiée dans l’édition datée février des Archives of Ophthalmology, l'une des revues du JAMA.

La rétinopathie est une dégradation progressive de la fonction rétinienne, due au fait que celle-ci est parcourue de capillaires qui, comme tout le réseau vasculaire du diabétique, subissent les complications dues à l'hyperglycémie et dont les lésions endommagent la rétine. Une meilleure maîtrise de la glycémie, mais également de l'HTA se traduit par une baisse de la fréquence de la rétinopathie, donc de la perte de vision partielle ou totale, et l'on constate moins souvent également des atteintes rétiniennes au stade sévère. Le traitement de la rétinopathie dès son diagnostic a également progressé en efficacité, notamment avec la chirurgie au laser.


Une controverse portait sur la valeur réelle du seuil de glycémie pour l'identification de la rétinopathie, avant cette étude. Il est maintenant bien établi que la population non diabétique peut également être touchée par la rétinopathie, mais à une fréquence bien plus basse que les patients diabétiques et sous une forme atténuée, ce qui indique qu'il peut y avoir d'autres facteurs que la glycémie à jeun qui augmentent le risque de rétinopathie.

Le Pr. Pascale Massin, de l'Hôpital Lariboisière et ses collègues ont travaillé sur les données d'une étude épidémiologique, Data From an Epidemiological Study on the Insulin Resistance Syndrome (DESIR) menée sur le syndrome de résistance à l'insuline qui a examiné la rétine de 700 hommes et femmes (âge moyen 52 ans). Au cours des 9 dernières années, leur glycémie à jeun et leur hémoglobine glyquée (fraction HbA1C) (mesure de contrôle de la glycémie au cours du temps) ont été suivis. 235 d'entre eux étaient alors atteints de diabète, 227 avaient une altération de la glycémie à jeun (de 110 à 125 milligrammes par décilitre) et 238 avaient une glycémie normale. Parmi les participants, 44 ont été identifiés comme ayant une rétinopathie, dont 19 atteints de diabète, 19 avec altération de la glycémie à jeun et 6 avec glycémie normale. Par rapport aux participants sans rétinopathie, les patients atteints de rétinopathie présentaient une glycémie moyenne à jeun, 10 années avant, bien plus élevée (130 vs 106 milligrammes par décilitre) et plus d'HbA1c (6,4% vs 5,7%).

Conclusion : Les niveaux d'HbA1c et de glycémie à jeun à l'inclusion sont liés à la présence d'une rétinopathie 10 années plus tard», écrivent les auteurs.

"Nous proposons que les seuils de 108 milligrammes par décilitre de glycémie à jeun et de 6,0% pour le niveau d'HbA1c soient utilisés pour détecter les patients à risque de rétinopathie."