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DOULEUR CHRONIQUE: L'espoir d'amadouer nos capteurs de douleur

Actualité publiée il y a 8 années 10 mois 1 jour
Nature Structural Biology and Molecular Biology

Décrypter la structure du canal ionique TRPV2 noyé dans la membrane cellulaire est peut-être la clé de la voie la perception de la douleur. Car ce canal ionique déjà bien connu est un capteur de température impliqué dans la chaleur et la douleur. En parvenant à cibler TRPV2, c’est l’espoir de développer de nouvelles thérapies de prise en charge de la douleur chronique. Ces chercheurs de la Duke University livrent ainsi, dans la revue Nature Structural Biology and Molecular Biology, l’espoir d’amadouer un jour cet interrupteur de la douleur.

Les canaux ioniques sont dispersés à travers les membranes cellulaires et jouent le rôle de gardiens de l'information circulant vers et hors des cellules. Dans le cas des TRPV (Transient Receptor Potential Vanilloid), cette information prend la forme d'ions calcium. Comme de petites vannes, les récepteurs de TRPV s'ouvrent en réponse à la chaleur ou à d'autres stimuli nocifs, ce qui déclenche un afflux d'ions calcium qui transmettent un signal via le système nerveux jusqu'au cerveau.


- L'idée est de pouvoir contrôler l'ouverture et la fermeture de ces vannes, et pour y parvenir, il s'agit de comprendre et reconstituer leur structure et leur fonctionnement. Comprendre ce mécanisme pourra en effet permettre la conception de médicaments qui ciblent les canaux ioniques.

- Récemment, des chercheurs ont résolu le problème de la structure de la première protéine de la famille des TRPV, TRPV1. Leurs travaux ont apporté une image de la protéine dans les 2 états, ouvert à la circulation des ions et fermé.

Après TRPV1, TRPV2 : Dans cette étude, les chercheurs se sont attaqués à la seconde protéine de la famille, TRPV2. Contrairement à TRPV1, présente seulement dans le système nerveux, TRPV2 est présente dans tout l'organisme et a déjà été impliquée dans toute une série de conditions, dont les maladies cardiaques, la réponse immunitaire et le cancer. Mais prendre cette protéine en photo a nécessité plusieurs années de travail, notamment pour pouvoir pour maintenir la protéine bien dispersée et stable en solution biochimique et l'observer ainsi via cryo-microscopie électronique.

Le 3è état d'insensibilité : Les chercheurs ont pu ainsi découvrir la structure de la protéine. Mais ce n'est pas tout. Contrairement à TRPV1, TRPV2 passe par un 3è « état » entre ouvert et fermé, où ce canal devient insensible aux stimuli répétés, un peu comme si l'on s'habituait à ces stimuli. Cet état de désensibilisation suggère, bien sûr, l'espoir de soulager la douleur chronique.

« Ces récepteurs méritent une attention particulière » conclut l'auteur principal, le Pr Seok-Yong Lee de la Duke University, « parce qu'ils sont si essentiels à la façon dont nous percevons et réagissons à notre environnement. Nos résultats qui permettent de mieux comprendre comment fonctionnent les récepteurs de TRPV, marquent une étape importante vers le développement de nouveaux traitements pour toute une variété de conditions qui impliquent les « sensations » et les « perceptions », dont la douleur chronique ».

Actuellement, l'équipe tente de créer des conditions biochimiques capables « d'amadouer » TRPV2…


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