DOULEUR? Croisez les doigts!
Garder ses doigts croisés peut-il réellement contribuer à mieux surmonter la douleur ? Ce n’est que le principe de l’expérience de cette recherche présentée dans la revue Current Biology. L’objectif est plutôt de montrer que notre cerveau traite certaines perceptions ou sensations, et donc la douleur, différemment selon la façon dont nous organisons notre posture dans l'espace.
Les chercheurs de l'University College London (UCL) et de l'Université de Verone, ont préféré, plutôt que de soumettre leurs participants à une douleur réelle, avoir recours à une astuce connue sous le nom d'illusion de la grille thermique, associée à la perception d'une douleur thermique. La peau est soumise à une alternance de froid puis de chaleur à des degrés inoffensifs, ce qui entraine une sensation de brûlure sans aucun dommage à la peau. Les chercheurs ont appliqué ce principe à 3 doigts des participants, l'annulaire, le majeur et l'index. Leur expérience montre que la perception de douleur peut être influencée par la façon dont nous organisons notre posture dans l'espace.
Les chercheurs ont disposé 3 plaquettes de chaleur sous l'index, le majeur et l'annulaire des participants. L'expérience montre :
· une surestimation significative de la température lorsque le doigt cible est celui du milieu (configuration chaud-froid-chaud) vs à l'extrémité (froid-chaud-chaud),
· L'effet de douleur sur le doigt du milieu disparait lorsque ce doigt est recouvert par l'index.
Selon les chercheurs, cela suggère que croiser les doigts peut modifier la façon dont le cerveau analyse des sensations (ici de froid et de chaud) et dans certains cas, perçoit la douleur.
Ainsi, la perception de la douleur dépend ici de la configuration des stimuli thermiques dans chaque posture. La perception de la douleur pourrait donc être influencée par la façon dont notre corps se positionne dans l'espace en fonction des sites touchés par la douleur.
Il pourrait y avoir des applications pour la prise en charge de la douleur chronique, concluent les auteurs, en particulier chez les patients qui souffrent encore de sensations douloureuses, longtemps après la cicatrisation d'une plaie ou d'une blessure.
Ce qui est clair est que la façon dont nous pensons à la douleur peut modifier la façon dont elle nous affecte. Pour preuve, l'efficacité de certaines thérapies cognitives et comportementales (TCC), comme la méditation, pour une meilleure tolérance de la douleur chronique.
Source: Current Biology March 26 2015 DOI: 10.1016/j.cub.2015.02.055 Transforming the Thermal Grill Effect by Crossing the Fingers (Vignette NHS)
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