DOULEUR NEUROPATHIQUE: Cibler les facteurs cognitifs et affectifs de sa perception
Ces travaux de l’Université McGill ouvrent une nouvelle voie pour prendre en charge les douleurs neuropathiques. Ils montrent qu’en bloquant des canaux ioniques spécifiques qui jouent un rôle clé dans la transmission des signaux dans une zone clé des fonctions cognitives et affectives, le cortex cingulaire antérieur, ils parviennent à réduire considérablement la sensation de douleur. Conclusions dans le Journal of Neuroscience, et espoirs de nouveaux traitements de la douleur chronique.
La douleur chronique est causée par une maladie ou un traumatisme du système nerveux. Des fibres nerveuses lésées qui réagissent de façon exacerbée à des stimuli normaux transmettent des messages incorrects aux centres de la douleur dans le cerveau. Ce phénomène, appelé « sensibilisation périphérique et centrale », est l'un des mécanismes clés intervenant dans cette pathologie qui touche, entre autres, des personnes diabétiques, atteintes du cancer ou souffrant de sclérose en plaques.
L'étude décrypte le rôle des canaux ioniques HCN au rôle clé dans la transmission des signaux inter-neuronaux dans le cortex cingulaire antérieur (CCA), une région du cerveau systématiquement recrutée et sur-stimulée en cas de douleur aigue ou chronique.
Découverte d'un nouveau mécanisme clé de la douleur chronique : L'équipe menée par le Dr Philippe Séguéla, professeur de neurologie et neurochirurgie et auteur principal de l'étude, montre que le blocage de ces canaux permet de réduire l'hyperexcitabilité du CCA et d'induire des effets analgésiques. L'équipe révèle ainsi un nouveau mécanisme clé de la douleur chronique et l'espoir de nouvelles stratégies thérapeutiques en ciblant les canaux HCN.
Le cortex cingulaire antérieur, une zone clé des fonctions cognitives : En ciblant les canaux HCN de cette zone clé du cerveau, associés aux facteurs cognitifs et affectifs de la perception même de la douleur, les chercheurs espèrent aussi pouvoir soulager les symptômes associés aux douleurs neuropathiques. « Nous savons que les personnes souffrant de douleur chronique éprouvent un déficit de la mémoire de travail, des difficultés à se concentrer sur certaines tâches et souffrent fréquemment de dépression et d'anxiété. Nos résultats ouvrent la voie à des traitements possibles de ces symptômes aux effets débilitants qui sont liés à la douleur chronique », conclut le professeur Séguéla.
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