EAUX de consommation : Uranium et radon, les 2 points à surveiller
C’est le constat de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la Direction générale de la santé (DGS) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans leur second bilan de la qualité radiologique des eaux du robinet en France, distribuées par les réseaux publics. Ce constat vaut pour 99,8 % de la population française, pour qui, la dose d’exposition aux rayonnements ionisants attribuable à l'ingestion d'eau pendant une année est restée inférieure à la valeur de référence de qualité fixée par la réglementation. Cependant le rapport souligne la nécessité de mieux surveiller le risque chimique de l'uranium et de l'exposition au radon.
Ce second bilan national 2008-2009, réalisé à partir de 72.300 résultats d'analyses du contrôle sanitaire effectué par les Agences Régionales de Santé (ARS), montre que la qualité radiologique de l'eau est satisfaisante sur la période 2008-2009, comme elle l'était sur la période 2005-2007. Les références réglementaires de la qualité radiologique ont été respectées, à l'exception de quelques dépassements ponctuels de très faible ampleur et dus à la présence de radionucléides naturels liée à la nature géologique du sous-sol.
En 2009, la qualité radiologique de l'eau distribuée au robinet des consommateurs a pu être évaluée pour près de 96,6 % de la population française (contre 87% en 2007). La dose d'exposition aux rayonnements ionisants attribuable à l'ingestion d'eau pendant une année est restée inférieure à la valeur de référence de qualité fixée par la réglementation, pour 99,8 % de la population pour laquelle la qualité a pu être évaluée (contre 99,9% en 2007). Les dépassements n'auraient concerné qu'un nombre faible de personnes.
La mise en œuvre du contrôle sanitaire, par les ARS, se généralise, avec 12.000 prélèvements effectués, donnant chacun lieu à 3 analyses (activité du tritium, activité des radionucléides émetteurs alpha et bêta).
Les « nouveaux dangers » :
· Le risque chimique de l'uranium, supérieur au risque radiologique, est aujourd'hui mesuré pour le calcul de la DTI. Compte tenu de sa toxicité chimique, l'OMS a proposé une valeur guide provisoire de 15 μg/L et, parmi 360 échantillons qui présentaient une radioactivité naturelle élevée, la grande majorité d'entre eux (337) ont respecté cette valeur guide provisoire de l'OMS.
· Selon les 3 Agences, l'exposition au radon, un radionucléide gazeux, par ingestion d'eau doit être mieux prise en compte. Aujourd'hui en effet, 4% des mesures significatives de radon dans l'eau dépassaient la valeur limite de 1 000 Bq/L. Si la présence de radon dans l'eau ne présente pas d'enjeu sanitaire à court terme, la DGS et l'ASN, avec l'appui de l'IRSN, réfléchissent à préciser, sur ce point, la réglementation relative à la qualité des eaux de consommation.