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EBOLA: Ils mettent le virus à la porte

Actualité publiée il y a 9 années 5 mois 2 semaines
mBio

Le virus Ebola, celui-là même qui a touché plus de 26.000 personnes en Afrique de l’Ouest et entraîné plus de 11.000 décès, révèle enfin son talon d’Achille, avec cette recherche internationale. Il s’agit d’un verrou moléculaire, une protéine de l’hôte à laquelle le virus a besoin de s’attacher pour passer la porte et rentrer dans la cellule hôte pour l’infecter. Privé de sa clé, le virus perd toute infectiosité. De nouveaux médicaments en vue donc, et d’ici là, dans la revue mBio, un décryptage complet du processus infectieux.


C'est une équipe internationale de l'Albert Einstein College of Medicine et de l'Institut de recherche médicale de l'armée américaine qui vient d'identifier le verrou moléculaire nécessaire au virus Ebola pour entrer dans les cellules, une protéine nommée NPC1 (Niemann-Pick C1) présente dans les liposomes de la membrane cellulaire. Le virus se verrouille par interaction avec NPC1 sur la membrane externe de la cellule hôte et une portion de membrane vient l'entourer, créant un endosome ou une bulle de membrane à l'intérieur de la cellule. Les endosomes transportent leurs particules virales au plus profond de la cellule, deviennent des lysosomes, les virus parviennent à s'échapper, pénètrent dans le cytoplasme, où le virus peut alors se répliquer.

NPC1, la clé d'entrée du virus dans la cellule : Une précédente étude menée par la même équipe en collaboration avec des chercheurs de la Harvard Medical School avait déjà suggéré NPC1 comme la clé d'entrée du virus dans la cellule hôte. L'étude soupçonnait le gène NPC1, qui code pour une protéine de transport du cholestérol, d'être indispensable à l'entrée du virus dans le cytoplasme de la cellule pour la réplication. Les chercheurs nous expliquaient que des mutations dans ce gène provoquent une forme de maladie de Niemann-Pick, un trouble neurologique mortel diagnostiqué principalement chez les enfants. D'où son nom.

Le rôle clé de ce gène est confirmé in vitro et in vivo:

Sur une culture tissulaire, les chercheurs avaient montré que le virus Ebola tire parti de la protéine NPC1 pour pénétrer dans le cytoplasme de la cellule.

En testant ici les effets du virus sur des souris porteuses d'une copie inactivée du gène NPC1, les chercheurs constatent que l'animal est protégé contre le virus. Sur des souris dépourvues de 2 copies du gène NPC1 et donc sans protéine NPC1, que l'animal est totalement résistant à l'infection.

NPC1 est donc essentiel pour l'infectiosité d'Ebola. Un traitement capable de bloquer la voie NPC1 ou d'interférer avec l'interaction du virus et de NPC1 semble donc prometteur non seulement pour prévenir l'infection par le virus Ebola, mais aussi par d'autres filovirus très virulents, qui utilisent également NPC1 comme récepteur.

Source: mBio 26 May 2015 doi: 10.1128/mBio.00565-15 Niemann-Pick C1 Is Essential for Ebolavirus Replication and Pathogenesis In Vivo

Lire aussi: EBOLA: Des scientifiques identifient le point d'entrée du virus -


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