ECSTASY : Un analogue pour traiter les cancers du sang?
L’ecstasy ou “3,4-méthylènedioxyméthamphétamine”, sous une forme modifiée par l’ajout de différents groupes moléculaires, pourrait donner de nouvelles molécules apparentées efficaces contre certains types de cellules du lymphome à cellules B. Cette étude en laboratoire, qui n’a pas, il faut le préciser, porté sur l'ecstasy dans sa forme drogue “récréative” soulève des possibilités, sous réserve de recherches supplémentaires pour le traitement du cancer chez les humains. Une étude publiée dans l’édition du 18 août de la revue Investigational New Drugs.
University of Western Australia rappellent bien que l'ecstasy, dans sa forme habituelle, reste une drogue illégale et dangereuse qui peut avoir des effets très imprévisibles et parfois une issue fatale. Si cette nouvelle composition chimique peut certes avoir un potentiel thérapeutique, les traitements cliniques sont encore loin.
La recherche, en laboratoire, a porté sur l'effet sur les cellules cancéreuses de formes modifiées de l'ecstasy (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine) par l'ajout de différents groupes moléculaires à la drogue. Les chercheurs ont ensuite testé l'efficacité des nouveaux composés chimiques obtenus ou «analogues» contre un certain type rare de cellules de lymphome de Burkitt, puis contre d'autres lymphomes à cellules B. Les cellules traitées ont été colorés avec de l'iodure, qui est incapable de passer à travers les membranes cellulaires, et un autre produit chimique qui indique l'activation d'une enzyme particulière. Avec l'utilisation de ces techniques, les chercheurs ont pu observer le processus de mort cellulaire.
Une efficacité multipliée par 10 à 100: Les chercheurs constatent que l'ajout d'un groupe particulier moléculaire (appelé un groupe phényle) a multiplié de 10 à 100 fois l'efficacité sur les cellules cancéreuses du composé d'origine de l'ecstasy. Les analogues semblent être attirés vers les composants gras des cellules de lymphome et les chercheurs pensent que c'est une voie importante par laquelle les analogues de l'ecstasy vont tuer les cellules du lymphome.
Les chercheurs concluent que des analogues de l'ecstasy peuvent avoir des propriétés contre plusieurs types de lymphomes non-hodgkiniens, y compris ceux qui expriment un haut niveau de BCL-2, qui est souvent un obstacle à la performance de médicaments anticancéreux efficaces. Mais beaucoup d'autres recherches, sur l'animal, puis sur l'Homme, sont nécessaires avant de confirmer qu'une forme modifiée de l'ecstasy, sûre et efficace puisse être développée.