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ÉPILEPSIE : Une vieille molécule, la putrescine, protègerait contre une seconde crise

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 1 semaine
Nature Neuroscience

Pendant des années, les neurologues ont tenté de comprendre le rôle joué par la putrescine, une molécule, toujours être présente dans le cerveau après une crise d'épilepsie, mais sans qu’on puisse déterminer son rôle exact, incitatif ou protecteur. Cette étude menée par la Brown University (Providence USA), cofinancée par l'American Heart Association et les National Institutes of Health et publiée dans la revue Nature Neuroscience de mars, démasque le rôle de la molécule qui semble protéger le cerveau pendant un certain temps contre une seconde crise.

La putrescine fait partie d'une famille de molécules appelées «polyamines» qui sont présentes dans tout le corps à la médiation des fonctions essentielles telles que la division cellulaire. Pourquoi est-elle poussée dans le cerveau après les crises d'épilepsie, on ne sait pas. Dans une longue série d'expériences, les neuroscientifiques de Brown ont minutieusement tracé l'activité de la molécule dans le cerveau de têtards. Ils constatent que la putrescine se transforme finalement dans le neurotransmetteur GABA, connu pour calmer l'activité cérébrale. Quand ils provoquent une crise chez des têtards, ils constatent que la putrescine produite lors de la première crise contribue à retarder une seconde crise induite.


Le Pr. Carlos Aizenman, Pr. adjoint de neurosciences et auteur principal de l'étude espère que d'autres recherches pourront permettre de trouver un médicament qui reproduit ce processus, ce qui pourrait aider les jeunes enfants atteints d'épilepsie. Les têtards présentent en effet des similitudes, au niveau de la chimie du cerveau. "Nous décrivons un nouveau rôle métabolisme des polyamines qui entraîne un effet protecteur sur les crises induites chez les animaux en développement."

En entravant totalement la synthèse des polyamines, les chercheurs constatent que non seulement la protection contre les crises disparaît, mais les têtards deviennent encore plus vulnérables aux crises. En interrompant la conversion de la putrescine en d'autres polyamines les chercheurs constatent aussi que la protection contre les crises est renforcée, ce qui signifie que la putrescine est bien l'élément bénéfique de la famille. En administrant la putrescine directement aux têtards, les chercheurs constatent qu'il faut 65% plus de temps pour induire une crise que chez des têtards qui n'ont pas reçu de dose de putrescine. D'autres expériences montrent enfin que l'effet protecteur se produit après que la putrescine ait été métabolisée, en GABA et que les récepteurs GABA aient été activés dans les cellules du cerveau.

« C'est une recherche fondamentale et il est prématuré de prédire comment cela se traduira en recherche clinique", précise le Pr. Aizenman.