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EUTHANASIE : Une initiative dangereuse pour les "Hospitaliers"

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 4 jours
Santé et société

C'est au tour des Fédérations des Etablissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne (FEHAP), Hospitalière de France (FHF) et de la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) de dénoncer , au 25 janvier, et après le gouvernement, la proposition de Loi adoptée le 18 janvier par la Commission des Affaires sociales du Sénat disposant que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur".

Le texte devrait être discuté ce mardi 25 janvier au Sénat mais d'ores et déjà, les membres du gouvernement s'y sont également opposés. Ainsi, dans une tribune du Journal Le Monde, le Premier Ministre défend le développement des soins palliatifs. Une majorité du groupe UMP du Sénat y étant opposée, le texte ne devrait pas passer.


L'ensemble des fédérations représentatives de l'hospitalisation dénoncent cette initiative et « regrettent de ne pas avoir été consultées, alors qu'elles auraient pu faire part des difficultés rencontrées au quotidien par leurs professionnels pour accompagner les plus fragiles, en insistant en particulier sur l'importance de la formation et de la réflexion éthique partagée ». L'absence de concertation avec les acteurs impliqués dans ces situations difficiles, où la décision est par nature complexe, explique, pour ces Fédérations pourquoi la proposition de Loi apporte des réponses inadaptées.

Vers un développement des soins palliatifs : Jean Leonetti, Président de la FHF, auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, est également l'auteur d'un rapport, publié en décembre 2008 qui se prononçait contre une légalisation de l'euthanasie (dépénalisée aux Pays-Bas et en Belgique) et du suicide assisté (autorisé en Suisse). Le développement des soins palliatifs préconisé par son rapport a été soutenu par la création de l'Observatoire de la fin de vie, dont la mission est d'améliorer les connaissances relatives aux pratiques d'accompagnement des personnes. Par ailleurs, Le parlement a adopté à l'unanimité une "allocation journalière d'accompagnement" visant à compenser la perte de revenus d'une personne qui arrête provisoirement de travailler pour rester auprès d'un proche en phase avancée ou terminale d'une affection incurable.

Du côté des Associations : L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité appelle les sénateurs à voter, mardi 25 janvier 2011, en faveur de la proposition de loi relative à l'assistance médicalisée à mourir dans la dignité présentée par la commission des affaires sociales du Sénat. Pour l'ADMD, « cette proposition de loi, si elle était votée, permettrait aux Français – comme aux Néerlandais depuis 2001, aux Belges depuis 2002, aux Luxembourgeois depuis 2009 – de bénéficier d'un véritable choix lorsque la mort est là, inéluctable. Le choix de bénéficier d'un accès universel aux soins palliatifs, qui n'existent dans notre pays que de manière très partielle (15% à 20% seulement des personnes qui devraient en bénéficier – rapport IGAS 2010) ou le choix de bénéficier d'une aide active à mourir, pour ceux qui préfèrent décider en conscience, de manière lucide et réitérée, du moment où devra intervenir la fin ».

Et l'opinion publique ? Rappelons le récent sondage réalisé par IFOP pour Sud-Ouest Dimanche en octobre dernier qui concluait que 94% des Français seraient favorables à une loi autorisant l'euthanasie, refusant ainsi systématiquement l'acharnement thérapeutique pour les personnes "atteintes de maladies insupportables et incurables".