ÉVOLUTION : Nos gènes aussi doivent faire attention à leur alimentation
Cette mutation génétique qui évolue pour aider l’organisme à mieux faire face à nos régimes alimentaires modernes, riches en sucre, et finalement nous protège contre le diabète, c’est la révélation de cette équipe de l’University College London. Ces travaux, présentés dans la revue eLife décrivent l’évolution de la protéine CHC22, régulatrice du transporteur de glucose, et nous apportent un exemple de l'impact de l'alimentation sur notre évolution génétique.
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La variante du gène est devenue plus courante chez l'homme avec l’évolution des produits et des régimes alimentaires et s'est généralisée pour aider les gens à éviter le diabète : « nous constatons que l'efficacité avec laquelle le corps gère la glycémie diffère selon les individus, et ces différences résultent d'un processus évolutif induit par les changements de régimes alimentaires », explique l’auteur principal, Frances Brodsky, directrice de l'UCL Biosciences.
Une mutation génétique qui nous protège contre le diabète
L'équipe d’experts en génétique a étudié le gène CLTCL1, qui dirige la production de protéine CHC22 qui joue un rôle clé dans la régulation du transporteur de glucose dans nos cellules adipeuses et musculaires : une fois que nous avons mangé, l’insuline, une hormone qui réagit à des taux de glucose sanguin plus élevés, libère le transporteur de glucose pour extraire le glucose du sang et l’introduire dans les muscles et les tissus adipeux. Entre les repas, à l'aide de la protéine CHC22, le transporteur de glucose reste à l'intérieur des muscles et de la graisse.
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Une consommation accrue de sucres a entraîné peu à peu l’adaptation de CHC22 : l'équipe a analysé les génomes humains ainsi que ceux de 61 autres espèces, afin de comprendre l’évolution du gène producteur de CHC22 au cours de l'évolution. Chez les humains, l’équipe a analysé les génomes de 2.504 personnes participant au programme 1.000 Genomes. Cette première analyse montre que près de la moitié des participants portent une variante de CHC22 produite par un gène muté, qui semble devenir de plus en plus commune avec l’apparition des régimes occidentaux. L’analyse de génomes humains plus anciens montre l’émergence de la variante chez les populations agricoles anciennes et sa plus grande rareté chez les chasseurs-cueilleurs, ce qui suggère qu'une consommation accrue de glucides pourrait avoir conduit cette adaptation génétique.
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Une nouvelle variante de CHC22 plus efficace à maintenir la glycémie : l’étude montre qu’aujourd’hui, avec cette nouvelle variante, le transporteur peut plus facilement éliminer le glucose du sang. Concrètement cela signifie que les personnes porteuses de la variante la plus récente ont une glycémie plus basse. Alors que l'ancienne version de cette variante génétique était mieux adaptée pour nos nos ancêtres car elle permettait de maintenir des taux de sucre dans le sang plus élevés pendant des périodes de jeûne plus fréquentes.
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Si la variante en question ne joue pas un rôle direct dans le développement du diabète, le fait qu'elle soit de version plus ancienne pourrait bien accroître le risque de développer le diabète et d’exacerber la résistance à l'insuline. Ainsi, en pratique, « les personnes ayant la variante la plus ancienne devront peut-être faire plus attention à leur apport en glucides » ?
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Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’incidence précise de cette variante sur notre physiologie et notre risque de maladie métabolique, cependant l’étude apporte un exemple flagrant de la manière dont les changements d’habitudes alimentaires ont façonné l'évolution humaine.
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