Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

EXERCICE et mode de vie sain : Un trait de personnalité associé aux bonnes résolutions ?

Actualité publiée il y a 5 années 3 mois 1 semaine
Psychological Science
L’adhésion à une pratique sportive dépend aussi de la capacité de planification à long terme (« planfulness »)

Ces chercheurs en psychologie de l’Université de l’Oregon identifient un trait de personnalité qui permet de prédire la régularité et la poursuite de l’exercice à long terme ! L’étude, présentée dans la revue Psychological Science montre que l’adhésion à une pratique sportive ne dépend pas des objectifs, ou de leur cohérence par rapport aux capacités physiques du sujet, mais de la capacité de planification à long terme (« planfulness »), une fonction évaluée ici par une échelle le « Planfulness Scale ».

 

Certaines personnes semblent être plus facilement en mesure de prendre de bonnes résolutions et de les suivre que d'autres, mais il reste difficile de déterminer si certains traits de personnalité favorisent le respect et l'atteinte de ces objectifs à long terme. En particulier, en matière de santé. Le sujet est complexe car les études menées en laboratoire ne sont pas forcément représentatives de la vie quotidienne, relève l’auteur principal, Rita M. Ludwig, chercheur à l’Université de l’Oregon. Sa recherche, menée « dans la vraie vie », suggère qu’un trait de personnalité en particulier est déterminant lorsqu’il s’agit d’adhérer aux principes d’un mode de vie sain, comme la pratique de l’exercice physique.

Pour prendre et suivre de bonnes résolutions, il faut prendre conscience et planifier

L’équipe qui travaille sur le sujet a déjà documenté le lien entre la « conscience morale », l’un des 5 traits du « Big Five Inventory » (l’ouverture d’esprit, la conscience morale, l’extraversion, l’amabilité et l’instabilité émotionnelle (ou tendance à la névrose)) et la capacité à se fixer et à respecter un objectif à long terme. En se concentrant sur un aspect bien particulier de ce trait, la capacité de planification, les chercheurs ont pu « creuser » les processus psychologiques clés dans l’atteinte d’objectifs à long terme, comme la flexibilité mentale et la capacité à faire des sacrifices à court terme pour réussir « plus tard ».

 

Envisager un objectif corrélé à un résultat à long terme semble, en effet, obéir à un processus décisionnel bien spécifique. Ici, les chercheurs utilisent une mesure objective et « réelle » de l’observance de la pratique de l'exercice : la fréquentation à long terme de la salle de musculation locale. Les chercheurs ont analysé sa fréquentation par 282 participants sur une période de 20 semaines et pris en compte l’ensemble des données de fréquentation, qu’ils ont rapprochées des données sur la fréquentation des salles de sport tout au long de la période de suivi (fréquentation moyenne). Les données de personnalité des participants ont été recueillies via le Big Five Inventory et l’échelle de capacité de planification, le Planfulness Scale. L’analyse constate que :

  • La moyenne de fréquentation a tendance à baisser au fil du temps,
  • les participants à forte capacité de planification ont pratiqué de manière plus fréquente et régulière au cours des 2 semestres de suivi ; leur assiduité n’a pas fléchi ;
  • une augmentation d’1 point sur l’échelle de planification en 5 points correspond à 6 à 9 séances de sport supplémentaires /semestre.

 

 

Un modèle pour les objectifs de santé ? Être capable de se fixer un programme clair pour atteindre un objectif important conditionne ainsi l’adhésion à la pratique de l’exercice, et cela quelle que soit la régularité ou l’intensité de pratique fixées au départ. Mais ce modèle peut-il être élargi à tous les facteurs d’un mode de vie sain ? C’est ce que suggèrent ici les auteurs, le maintien de la santé étant un « travail » de long terme : « Les médecins pourraient trouver utile de savoir comment leurs patients envisagent leur adhésion aux différents facteurs d’un mode de vie sain pour mieux pouvoir expliquer leurs résultats de santé ».

 

Alors qu’il semble évident que les personnes qui atteignent leurs objectifs sont tout aussi capables d’exprimer, de décrire et d’expliquer les processus de planification à long terme, les auteurs suggèrent que des recherches psycholinguistiques puis un test, pourraient apporter une meilleure compréhension de la capacité de chacun à prendre et à suivre ses bonnes résolutions.


Autres actualités sur le même thème