FÉCONDITÉ : Et si la restriction alimentaire pouvait aider ?
Manger moins au début de la vie pourrait contribuer à une meilleure capacité de reproduction plus tard dans la vie, conclut cette équipe de l’Université d'East Anglia (Angleterre), qui corrèle, pour la première fois la restriction alimentaire à la fertilité. La recherche, menée sur des mouches des fruits et publiée dans les Proceedings of the Royal Society B Biological Sciences, montre précisément l’avantage « évolutif » pour la reproduction : passer d’une restriction alimentaire à une alimentation normale. Il reste bien entendu à valider ce constat chez l’Homme.
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Car l’étude est menée sur Drosophila melanogaster, dont les chercheurs ont étudié les habitudes alimentaires et d'accouplement. Ces observations révèlent que :
- les femelles qui consomment moins de nourriture durant toute leur vie vivent plus longtemps, mais ne se reproduisent pas aussi bien que leurs homologues mieux nourries ;
- les femelles qui passent d’une restriction alimentaire à une alimentation normale s'accouplent et se reproduisent davantage, donnant naissance à 3 fois plus de descendants que les mouches soumises à un régime alimentaire restreint.
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Ainsi l’étude confirme l’association inverse déjà documentée entre la restriction alimentaire, la longévité, et la reproduction et réaffirme d’une certaine manière l’importance d’une alimentation équilibrée pour la fertilité.
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L’auteur principal, le Dr Zahida Sultanova commente cependant ainsi ces conclusions :
« la restriction alimentaire est associée à une durée de vie plus longue et à une meilleure santé
chez de nombreux organismes vivants, dont les humains ».
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Subir une restriction alimentaire au début de la vie n’a pas de conséquences plus tard sur la reproduction, à condition d’être compensée par le passage à une alimentation plus riche plus tard dans la vie.
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Les études chez l’Homme sur les restrictions alimentaires et la santé reproductive sont impossibles car elles se heurtent à des limites éthiques et logistiques, d’où le grand intérêt de ces recherches sur des organismes modèles, qui peuvent suggérer néanmoins des études longitude et d’observation chez les humains.