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GLUCOCORTICOÏDES : Détecter les patients à risque d’effet secondaire cardiaque

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 2 semaines
Hormone Research in Paediatrics
La sensibilité aux hormones du stress apparaît directement liée au risque d’événements et de troubles cardiaques (Visuel Adobe Stock 293953008)

La sensibilité aux hormones du stress apparaît directement liée au risque d’événements et de troubles cardiaques, relève cette étude de l’Université d’Athènes, présentée lors de la Réunion annuelle en ligne de l’European Society for Paediatric Endocrinology. En d’autres termes, les personnes particulièrement sensibles aux glucocorticoïdes dont l’hormone de stress, présentent également des marqueurs suggérant qu'elles encourent un plus grand risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ces données à paraître dans la revue Hormone Research in Paediatrics laissent entrevoir la perspective d’un test capable de différencier les patients plus vulnérables aux effets indésirables associés au traitement par glucocorticoïdes.

 

Les glucocorticoïdes (GC) constituent un groupe d'hormones produites naturellement dans le corps, dont l'hormone du stress, le cortisol, et sont essentiels au métabolisme et à une fonction immunitaire saine. Les GC agissent comme anti-inflammatoires et sont couramment utilisés pour traiter les allergies, l'asthme et d'autres affections impliquant un système immunitaire hyperactif. Cependant, les patients réagissent différemment à ces médicaments. Un test capable de prévoir la sensibilité ou la résistance aux GC serait très utile pour améliorer les résultats du traitement.

 

Les protéines de notre corps sont responsables de la reconnaissance, du transport et de l'action des hormones telles que les GC, rappellent les chercheurs grecs. il se peut donc que ces profils protéiques des personnes sensibles et résistantes puissent indiquer l'efficacité des GC. Le stress chronique a longtemps été associé à un risque accru de développer une maladie cardiaque et un accident vasculaire cérébral, mais les changements physiologiques sous-jacents ne sont pas bien compris.

Le profil protéique associé à la sensibilité aux glucocorticoïdes inclut des marqueurs de risque

de troubles liés au stress tels que les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques.

 

L'étude : L’auteur principal, le Dr Nicolas Nicolaides et son équipe, ont cherché à savoir si un ensemble de protéines pouvait être identifié qui permettrait de distinguer les personnes sensibles aux GC des personnes résistantes. L’étude est menée auprès de 101 volontaires en bonne santé, ayant reçu une faible dose de GC, la dexaméthasone. Ces participants ont été « classés » du plus sensible au plus résistant, en fonction de leur taux de cortisol sanguin le lendemain matin. Les échantillons des participants ayant un taux de cortisol parmi les 10 % supérieurs et les 10% inférieurs ont ensuite été analysés par spectrométrie de masse afin d’identifier les différences dans le profil protéique. L’analyse montre que :

 

  • le groupe sensible (10% supérieurs) présente 110 protéines régulées positivement et 66 protéines régulées négativement par rapport au groupe résistant ;
  • parmi les protéines régulées positivement dans le groupe sensible, plusieurs s’avèrent associées à une coagulation sanguine accentuée, à la formation de plaques amyloïdes dans la maladie d'Alzheimer et à la fonction immunitaire ;
  • ainsi, une sensibilité accrue aux glucocorticoïdes peut être associée à des troubles liés au stress, dont des événement cardiovasculaires (infarctus, AVC) qui pourraient nécessiter de nouvelles interventions thérapeutiques.

 

Quelles implications : un test sanguin, basé sur cette signature, permettrait aux médecins de détecter les patients à risque plus élevé d’effets secondaires cardiovasculaires, avec les glucocorticoïdes.

Des études plus approfondies doivent encore confirmer les données de cette petite étude pilote, soit les différences observées entre les personnes sensibles et résistantes aux glucocorticoïdes.

 

« Nous supposons que si les personnes les plus sensibles aux glucocorticoïdes sont exposées à un stress excessif ou prolongé, l'activation accrue des cellules sanguines qui en résulte pourrait les prédisposer à la formation de caillots dans le cœur et le cerveau, entraînant des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux. Nous pourrions potentiellement identifier les personnes les plus à risque et ayant besoin d'une intervention de gestion du stress ».


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