GREFFES de POUMONS: Des poumons de fumeur valent mieux que la liste d'attente
Vaut-il mieux recevoir les poumons d’un ancien fumeur ou bien rester en liste d’attente de greffe lorsqu’on en a besoin? Ces chercheurs britanniques ont pesé le pour et le contre, le risque pour la survie du receveur si le donneur a des antécédents de tabagisme et les conséquences liées à l’attente plus longue, d’un poumon exclusivement non-fumeur. Comme c’est le cas des politiques de transplantation actuelles, en fait, mieux vaut accepter le premier don compatible. Des conclusions publiées dans l’édition du 29 mai du Lancet.
Les chercheurs de l'University Hospital Birmingham NHS Foundation Trust (Birmingham), et du Cardiothoracic Advisory Group NHS Blood and Transplant (Bristol) ont analysé l'effet sur la survie à 3 ans, de patients, receveurs de poumon venant de donneurs fumeurs, pour les transplantations effectuées de 1999 à 2010 et à partir des données du registre britannique des greffes. Les chercheurs ont comparé ces données de survie au risque de décès lié au fait de rester en liste d'attente dans l'espoir d'un poumon de donneur non-fumeur.
Sur 1.295 greffes de poumon prises en compte, 510 (39%) ont été effectuées avec des poumons de donneurs à antécédent de tabagisme.
Poumons « fumeurs », espérance de survie moindre : Les bénéficiaires de ces poumons ont une chance de survie à 3 ans bien inférieure aux receveurs de poumons de non-fumeurs : A 3 ans, leur risque de décès est de 46% supérieur à celui de patients ayant reçu des poumons non-fumeurs (H(asard)R : 1,46, IC : 95% RR :1,36). D'autres facteurs, bien sûr, influent indépendamment sur la survie, comme l'âge du receveur, l'appariement donneur-receveur, la différence de taille, de sexe et le temps total ischémique. 37% des 2.181 patients inscrits en liste d'attente, soit 802 patients sont décédés ou ont été retirés de la liste sans avoir pu être transplantés.
Mais poumons fumeurs valent mieux que la liste d'attente : Les patients recevant les poumons de donneurs avec antécédents de tabagisme présentent un risque plus faible de décès que ceux qui préfèrent rester en liste d'attente (RR : 0,79, IC : 95%). Cette réduction du risque liée à une greffe de « poumon fumeur » apparaît encore plus élevée lorsque le patient est atteint d'une fibrose ou d'une maladie pulmonaire infectieuse.
Au Royaume-Uni, l'établissement du sang et des greffes du National Institute of Health (NHS) peut avoir recours aux poumons de donneurs ayant des antécédents positifs de tabagisme. En France, officiellement, l'Agence de la Biomédecine, n'exclut a priori pas les dons pour antécédents de santé (Voir ci-contre évolution liste d'attente des greffes en France). Cette ouverture des greffes aux poumons de donneurs fumeurs permet d'améliorer la survie globale des patients inscrits pour une greffe de poumons, et devrait être poursuivie. Car si ces poumons sont associés à de moins bons pronostics de survie, la chance de survie reste néanmoins supérieure à celle liée à l'attente d'un poumon de donneur non-fumeur.
Source: The Lancet (Vignette), Early Online Publication, 29 May 2012 doi: 10.1016/S0140-6736(12)60160-3 Effect of donor smoking on survival after lung transplantation: a cohort study of a prospective registry (visuel Courbe Agence de la Biomédecine)
Lire aussi: GREFFES de POUMONS « ex vivo » à New York: Grand espoir pour les receveurs
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