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GRIPPE: Le risque de zoonose inverse, de l'homme au chat, inquiète les scientifiques

Actualité publiée il y a 12 années 1 mois 1 semaine
OSU et Veterinary Pathology

Avec le début de la saison grippale, la transmission de …l’homme à l’animal domestique soulève aussi des inquiétudes, du moins chez ces scientifiques de l’Oregon State University. Les personnes malades savent qu'elles peuvent transmettre la grippe à d'autres humains, mais ignorent peut-être qu’elles peuvent la transmettre également à d'autres animaux, dont les animaux de compagnie tels que les chats, les chiens et les furets. Ce concept, appelé «zoonose inverse», encore mal compris, soulève des questions chez certains scientifiques et vétérinaires, qui veulent aussi sensibiliser et prévenir la transmission de la grippe aux animaux de compagnie. Pourquoi ?

Il est bien connu que les souches de la grippe, telles que le virus H1N1, peuvent évoluer dans des populations animales puis se propager aux humains. Il est moins connu, expliquent aujourd'hui ces experts de l'OSU College of Veterinary Medicine, que les humains ont également transmis la grippe H1N1 à des chats et autres animaux, dont certains sont morts de maladies respiratoires. Car il n'y a que peu de cas connus de ce type de transmission et les conséquences en santé publique de zoonose inverse restent floues.


Ces chercheurs vétérinaires de l'OSU et de l'Iowa State University travaillent pour identifier un plus grand nombre de cas de ce type de transmission et pour mieux comprendre les risques pour les personnes et les animaux domestiques : « Nous nous inquiétons beaucoup des zoonoses », explique Christiane Loehr, professeur à l'OSU, « mais nous ne réalisons pas que les humains peuvent également transmettre des maladies aux animaux, ce qui soulève des préoccupations sur le risque de mutations, de nouvelles formes virales et de maladies zoonotiques. Au-delà, il y a aussi la santé des animaux ». Les chercheurs ont étudié la transmission de la grippe au chat et au chien domestique et suggèrent même que les personnes grippées restent éloignées de leurs animaux de compagnie et emmènent leur animal chez un vétérinaire, en cas de symtôme grippal.

Car il existe bien des cas : Le premier cas documenté -mais qualifié ici de « probable »-, est un cas mortel de transmission humaine à un chat du virus de la grippe pandémique H1N1 dans l'Oregon en 2009, selon le chercheur Christiane Loehr. Des données ont été publiées dans la revue scientifique Veterinary Pathology*. Le propriétaire du chat atteint avait dû être hospitalisé et alors qu'encore à l'hôpital, son chat, sans exposition à d'autres personnes malades, était décédé d'une pneumonie causée par une infection au virus H1N1. Au total, les chercheurs auraient identifié un total de 13 chats et 1 chien atteints d'infection à H1N1 en 2011 et 2012 transmise par l'homme. Des cas de furets ont également été documentés. Tous les symptômes de l'animal s'avèrent, dans ces cas, semblables à ceux des humains, soit une évolution vers une maladie respiratoire sévère, un refus de s'alimenter et le décès pour certains cas. Les auteurs font l'hypothèse qu'il y aurait en fait, beaucoup plus de cas que ceux documentés. «Nous ignorons encore les conséquences mais nous pensons qu'elles méritent plus d'attention ».

La principale préoccupation de «zoonose inverse», se situe dans l'évolution des virus grippaux dans des hôtes « non traditionnels » comme les oiseaux et les porcs et sur des mutations vers des formes plus virulentes ou plus transmissibles. «Tous les virus peuvent muter, mais le virus de la grippe a la capacité d'évoluer sur des pans entiers de sa séquence virale assez facilement», expliquent les auteurs. Le chat pourrait-il être le nouveau cochon ? Les recherches se poursuivent au Collège de médecine vétérinaire de l'OSU.

Sources : OSU Onset of flu season raises concerns about human-to-pet transmission et *Veterinary Pathology doi: 10.1177/0300985810368393 May 2010 vol. 47 Pathology and Viral Antigen Distribution of Lethal Pneumonia in Domestic Cats Due to Pandemic (H1N1) 2009 Influenza A Virus (Full text) (Visuel courtesy of USDA, vignette Veterinary Pathology “Lung cat: influenza A viral antigen.)

Lire aussi: H1N1 : Pourquoi faut-il surveiller le virus CHEZ L'ANIMAL? –

H1N1 chez l'Animal : L'OMS VIGILANTE SUR LA MUTATION DU VIRUS -


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