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GRIPPE A: Virus, virulence, l'état synthétique de la science

Actualité publiée il y a 13 années 3 mois 2 semaines
Nature Reviews Microbiology

Ces scientifiques l'École de médecine Mount Sinai, à New York (New York) publient dans la revue Nature Microbiogy, un état des connaissances sur les virus de la grippe de type A. En ressortent un certain nombre de concepts qui mettent en valeur l’importance de poursuivre des études cliniques pour identifier les dfférents facteurs de susceptibilité chez l’homme et pouvoir prévoir, en fonction des réassortiments des virus chez leurs hôtes, si une nouvelle pandémie est à craindre. Des concepts publiés en ligne au 5 août, sur le site de Nature.

Les virus de la grippe A sont des virus zoonotiques qui peuvent infecter plusieurs hôtes dans la nature, y compris les oiseaux, porcs, chiens, chevaux et qui peuvent se transmettre de l'animal à l'Homme. Ces virus subissent un réassortiment substantiel et constant lorsque chez des hôtes sauvages, conduisant à la possibilité permanente de l'émergence de nouvelles souches épidémiques donc à la possibilité d'une pandémie chez les humains.


Le Pr. Adolfo Garcia-Sastre, auteur principal de cet état de la recherche, est professeur au département de microbiologie et directeur du Global Health and Emerging Pathogens Institute à l'École de médecine Mount Sinai et un expert de premier plan dans les réponses de type interféron et antivirales et en biologie moléculaire du virus grippal et de la pathogenèse.

La permanence de virus du groupe A dans le monde implique une surveillance renforcée: Des cas d'infection chez l'Homme, par le virus influenza aviaire hautement pathogène portant le sous-type H5 de l'hémagglutinine (HA) et le sous-type N1 de la neuraminidinase (NA) (H5N1) continuent à se produire dans certaines régions de l'Asie du Sud et de l'Est, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Europe. Les épidémies d'infections aux virus H7 et H9 sur la volaille et les infections zoonotiques des humains par ces souches virales, ainsi que l'émergence en 2009 d'une souche pandémique H1N1 transmises par les porcs, a révélé la nécessité et l'importance d'une surveillance systématique des hôtes sensibles.

La pathogenèse dépend des hôtes du virus: Plusieurs adaptations virales sont nécessaires pour que l'infection, la réplication et la transmission chez un nouvel hôte puissent se produire. En outre, plusieurs interactions virus-hôte modulent la transmissibilité et la virulence de la maladie, qui sont les conséquences des réponses spécifiques de l'hôte à l'infection. Ainsi, la pathogenèse des virus influenza A est multifactorielle et dépend spécifiquement des hôtes du virus.

Le niveau d'immunité pré-existante de la population générale est un déterminant majeur de la pathogenèse. L'émergence d'un nouveau virus sur le plan antigénique sans réponse immunitaire conduit aux épidémies. En outre, l'acquisition (par réassortiment) de nouveaux sous-types HA antigéniquement similaires à des souches anciennes, mais vis-à-vis desquels une large proportion de la population est “naïve” ou sans réponse immunitaire (comme ce fut le cas avec la souche pandémique H1N1 2009) peut conduire à l'émergence d'un virus pandémique.

Chez l'homme, plusieurs facteurs du risque sous-jacent pour l'infection ont été identifiés: Il s'agit notamment de l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques (dont l'asthme), la grossesse, la vieillesse, le très jeune âge (<2 ans) et le déficit immunitaire.

Les études cliniques pour élucider la contribution des facteurs de susceptibilité génétique et environnementale ou pathologique, pour mieux définir les facteurs de vulnérabilité humaine, sont des éléments clés pour améliorer la compréhension des déterminants liés à l'hôte de la pathogenèse du virus de la grippe.