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GROSSESSE: Le grand stress fait moins de bébés garçons

Actualité publiée il y a 13 années 2 jours 9 heures
Human Reproduction

Si le stress des premiers mois de grossesse augmente le risque de prématurité, selon le moment où il intervient, le grand stress peut aussi affecter le ratio garçons-filles à naître, en affectant la viabilité des naissances masculines. C’est ce que conclut cette étude de la New York University menée auprès de femmes enceintes victimes d'un grand stress causé par le séisme de 2005 de Tarapaca au Chili et publiée dans l’édition du 28 décembre de la revue Human Reproduction.

Le stress peut affecter la durée de la grossesse, c'est déjà connu. Mais aucune étude ne s'était déjà penchée sur l'impact du calendrier et de l'effet du stress sur le ratio garçons-filles des naissances. Cette étude suggère que c'est l'exposition au stress plutôt qu'à d'autres facteurs qui peuvent le générer, qui peut affecter la grossesse. Les Prs Florencia Torche et Karine Kleinhaus de l'Université de New York ont analysé les certificats de naissance de tous les bébés nés entre 2004-2006 au Chili, soit plus de 200.000 par an. Les registres de naissance ont fourni des informations sur l'âge gestationnel à la naissance, le sexe, le poids, la taille du bébé et d'éventuels soins médicaux. Les informations sur l'âge de la mère, l'état matrimonial, ses grossesses précédentes et son lieu de vie au Chili, ont été inclues dans l'étude, permettant d'appréhender l'exposition des mères aux effets du tremblement de terre (7,9 sur l'échelle de Richter). Stress=prématurité : «Nous avons été en mesure de préciser les périodes de développement pour lesquelles l'exposition au stress a été plus préjudiciable pour les deux sexes." Les chercheurs constatent que les femmes qui ont été fortement exposées au tremblement de terre au cours de leur deuxième et troisième mois de grossesse ont été légèrement plus à risque de naissances prématurées (1,3 jours de gestation en moins) et, dans le troisième mois, 1,9 jours de moins. 9% des femmes exposées ont mis naissance prématurément, vs 6% normalement et cet effet est plus prononcé pour les naissances de filles.


Le ratio des naissances vivantes garçons/filles baisse chez les personnes exposées au stress et ici au tremblement de terre dans le 3è mois de gestation de 5,8%. Alors que généralement ce ratio est > à 50 et de 51,49, selon les chercheurs, après exposition de la mère au stress du tremblement, le ratio constaté est de 45 naissances masculines pour 100 naissances.

Diminution de viabilité pour les garçons, prématurité pour les filles : Des études précédentes ont mis en avant et en raison de l'effet de l'hormone de stress cortisol sur la fonction du placenta et suggéré que dans les moments de stress les femmes sont plus susceptibles de fausse couche avec des fœtus mâles, car les garçons ont besoin de plus de ressources de leur mère? Le Pr. Torche confirme : «Nos résultats sur un sex-ratio diminué suggèrent que le stress peut affecter la viabilité des naissances masculines», a déclaré le Prof Torche. "En revanche, pour la conception des filles, l'exposition du stress ne semble pas affecter la viabilité de la grossesse, mais plutôt la durée de gestation."

Si l'on ne peut, par définition, que difficilement échapper aux catastrophes naturelles, cette recherche suggère la nécessité d'améliorer l'accès aux soins de santé pour les femmes même avant la conception et de leur apporter des outils pour mieux faire face aux situations stressantes, quelles qu'elles soient.

Source : Human Reproduction journal. doi:10.1093/humrep/der390 « Prenatal stress, gestational age and secondary sex ratio: the sex-specific effects of exposure to a natural disaster in early pregnancy” (Visuel © claudiameyer - Fotolia.com)

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