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GROSSESSE : Le SAF se lit à l'imagerie

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 5 jours
Chaos
Les problèmes de connectivité cérébrale chez les enfants ayant subi une exposition prénatale à l'alcool constituent une signature visible du SAF à l'imagerie

De très nombreuses études ont documenté les conséquences dramatiques du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) chez le nouveau-né, cette étude de la Xi’an Jiaotong University (Chine) y revient en alertant à nouveau sur l’absence de quantité d'alcool sans danger pendant la grossesse. L’équipe documente ici, dans la revue Chaos, les problèmes de connectivité cérébrale chez les enfants ayant subi une exposition prénatale à l'alcool.

 

Le SAF est l’une des principales causes de déficience intellectuelle dans le monde et est lié à un large éventail de troubles neurologiques, notamment le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Bien que la théorie prédominante associe la consommation d’alcool des futures mères à des troubles cognitifs chez les enfants, les mécanismes sous-jacents et l’ampleur possible de l’effet restent mal compris. Cette équipe de recherche internationale franchit donc une étape importante dans la compréhension des troubles liés à l’alcoolisation fœtale ou plus largement à l’exposition du fœtus à l’alcool, in utero. En analysant les signaux cérébraux, l’étude décrypte les modifications biologiques du cerveau responsables de ces troubles.

Les adolescents exposés à l’alcool in utero présentent une altération des connexions cérébrales.

En mesurant les réponses cérébrales à l'aide d'une technique d'imagerie cérébrale appelée magnétoencéphalographie (MEG), puis en les analysant à l'aide d'outils développés sur la base de la théorie du chaos (étude du comportement des systèmes dynamiques très sensibles aux conditions initiales) les chercheurs montrent que les adolescents exposés à l’alcool in utero présentent une altération des connexions cérébrales associée à une diminution des performances cognitives. Les chercheurs parviennent également à quantifier les effets de l'exposition à l'alcool sur le développement du cerveau.

 

Ces résultats vont permettre d’évaluer, par de simples mesures sensorielles les déficits cérébraux et cognitifs entrainés par cette exposition précoce à l’alcool. La technique informatique sophistiquée utilisée a permis d'identifier les zones du cerveau actives chez 19 patients atteints de SAF et  21 témoins, et révèle finalement les zones du cerveau qui présentent une connectivité altérée chez les participants nés avec un SAF. Ainsi :

  • les sujets exposés à l'alcool in utero apparaissent plus susceptibles d'avoir des problèmes de connexions dans le corps calleux, la bande de tissu cérébral qui relie les hémisphères gauche et droit du cerveau. Des déficits dans cette zone ont déjà été rapportés chez des patients atteints de schizophrénie, de sclérose en plaques, d'autisme, de dépression et d’hypersensibilité. Ces constats expliquent pourquoi les enfants exposés à l'alcool avant la naissance risquent de souffrir d'altérations des capacités cognitives et d'autres conditions…

 

  • il n’existe pas de quantité d’alcool sans danger pendant la grossesse. Ainsi, tous les participants atteints de SAF à la naissance présentent ces anomalies de connectivité.

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