GROSSESSE : Même en cas d’arrêt le tabac laisse sa marque sur le placenta
Même opéré bien avant la grossesse, l’arrêt du tabac laisse son empreinte épigénétique sur le placenta avec des conséquences possibles sur les résultats de la grossesse et la santé de l’Enfant. Sans remettre en cause les bénéfices considérables de l’arrêt du tabac avant la grossesse, cette étude d’une équipe de l’Inserm- à paraître dans la revue BMC Medicine- révèle les conséquences spécifiques et durables du tabagisme passé chez la femme en âge de concevoir.
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De précédentes études ont associé la consommation de tabac durant la grossesse à des altérations de la méthylation de l’ADN, identifiées dans le sang du cordon ombilical et dans les cellules du placenta. La méthylation de l’ADN est la principale forme d'altération épigénétique, qui modifie de manière réversible, l’expression des gènes sans modifier la séquence d’ADN, souvent sous l'influence de facteurs environnementaux (dont de mode de vie).
Cette étude est néanmoins la première à regarder l’impact de l’exposition au tabac avant le début de la grossesse.
Une mémoire épigénétique de l’exposition au tabac
Ici, les chercheurs ont analysé l’ADN placentaire prélevé lors de l’accouchement chez 568 femmes, soit,
- non-fumeuses (n’ayant pas fumé depuis les trois mois précédant la grossesse ni pendant la grossesse),
- anciennes fumeuses (arrêt de la consommation dans les trois mois précédant la grossesse)
- fumeuses (consommation dans les trois mois précédant la grossesse et pendant la grossesse).
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Une signature persistante du tabac chez les femmes "anciennes fumeuses" : l’analyse identifie une méthylation de l’ADN non seulement chez les femmes toujours fumeuses mais également chez les anciennes fumeuses qui avaient donc arrêté avant le début de leur grossesse. Chez ces participantes, 26 régions du génome placentaire présentent encore des traces de méthylation de l’ADN. Or une partie de ces altérations s'avèrent situées sur des gènes connus pour jouer un rôle clé dans le développement fœtal, soulignent les chercheurs dans leur communiqué.
« Si un grand nombre de régions semblent avoir un profil de méthylation normal chez les femmes après arrêt du tabac, la présence de certaines modifications de méthylation de l’ADN dans le placenta de femmes ayant arrêté de fumer avant la grossesse suggère l’existence d’une mémoire épigénétique de l’exposition au tabac », précise l’auteur principal, Johanna Lepeule, chercheur à l’Inserm.
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De prochaines recherches vont tenter d’identifier les effets possibles de ces modifications épigénétiques liées à l’exposition au tabac sur le développement et la santé de l’enfant. Cette étude vient renforcer l’hypothèse d’une mémoire épigénétique des facteurs de mode de vie des parents, « transmissible » à l’enfant.
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