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GROSSESSE: Usage de drogues et malformations congénitales

Actualité publiée il y a 9 années 10 mois 3 semaines
PLoS ONE

15% de ces jeunes mamans, qui viennent d’accoucher, ont pris des drogues à usage récréatif durant leur grossesse et leurs bébés ont un risque plus élevé de malformations congénitales au cerveau, conclut cette étude de l’University College London. Les résultats, présentés dans la revue PLoS ONE révèlent non seulement un taux surprenant d’usage de drogues durant la grossesse mais confirment l’association entre cet usage maternel et le risque de malformation cérébrale de l’enfant, à l’exclusion d’ailleurs, d’autres types de défaut de naissance.

Pour obtenir ce taux d'usage, les chercheurs de l'UCL ont effectué l'analyse des cheveux de la mère au début puis au cours des 3 premiers trimestres de grossesse. La consommation de drogue laisse des traces de la circulation sanguine dans les cheveux au cours de leur croissance. Les cheveux poussent en moyenne d'un centimètre par mois, donc un échantillon de 9 cm de cheveux à partir du cuir chevelu révèle le calendrier approximatif de l'usage de drogues au cours des 9 derniers mois. Les chercheurs ont ainsi divisé les échantillons de cheveux en trois sections de 3 cm chacun, pour l'usage avant et pendant la conception et durant les premier et deuxième trimestre de grossesse.


Ces tests menés sur 517 mères suivies dans des hôpitaux du centre de Londres, Bristol and Birmingham, montrent que près de 15% des mères ont consommé des drogues à usage récréatif durant leur grossesse et que ces mères sont aussi plus susceptibles de mettre au monde des bébés atteints de malformations cérébrales. Ainsi, les chercheurs ont inclus,

· 213 femmes ont donné naissance à un bébé présentant une malformation congénitale, en association possible avec l'usage de drogues,

· 143 femmes ont donné naissance à un bébé présentant une malformation congénitale, sans lien signalé avec l'usage de drogues,

· 161 femmes ont donné naissance à un bébé sans malformation congénitale.

- 77 femmes (14,9%) qui ont accepté de participer ont été testées positifs pour au moins un type de drogue à usage récréatif, dont 10 pour plus d'une drogue : 68 femmes ont été testées positives pour le cannabis, 18 pour la cocaïne, 1 pour la kétamine et 1 pour l'ecstasy.

- Chez ces femmes, l'usage de drogues est plus élevé autour de conception et diminue au fil de la grossesse, cependant près de la moitié des femmes qui ont fumé du cannabis au départ, ont poursuivi jusqu'au second trimestre de grossesse.

- l'usage de drogue est identifié chez 35% des femmes dont les bébés sont nés avec des malformations cérébrales congénitales vs 13% des femmes dont les bébés sont nés normalement formés.

Ces malformations congénitales incluent des anomalies cérébrales autres que le spina-bifida (défaut de fermeture du tube neural) telles que des kystes au cerveau ou une insuffisance de développement du cerveau, des anomalies aux conséquences sévères dont la paralysie cérébrale.

L'analyse ne montre aucune association entre l'usage de drogues durant la grossesse et d'autres types de défaut de naissance.

Le cannabis pourrait donc présenter un danger : Des résultats qui suggèrent un lien entre les anomalies cérébrales congénitales et l'usage de drogues récréatives chez les femmes enceintes, confirme l'auteur principal de l'étude, le Dr Anna David de l'Institut UCL pour la santé des femmes : «Nous avons été incapables d'identifier des liens significatifs entre les drogues spécifiques et ces malformations. Par conséquent, je recommande aux femmes qui cherchent à concevoir ou en début de grossesse de consommer des drogues dont le cannabis ».

Un facteur de risque indépendant : Des résultats qui valent après prise en compte de l'âge et du tabagisme et de la consommation d'alcool de la mère. Des études plus importantes sont maintenant nécessaires pour étudier le lien entre les types de consommation de drogues et le cerveau des malformations congénitales.

Source: PLoS ONE October 31, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0111038 A Case-Control Study of Maternal Periconceptual and Pregnancy Recreational Drug Use and Fetal Malformation Using Hair Analysis (Visuel@ Anna David, UCL)

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