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GUILLAIN-BARRÉ : Un risque augmenté avec certains cancers

Actualité publiée il y a 2 années 9 mois 1 semaine
Neurology
Certains types de cancer pourraient augmenter le risque de développer un Guillain-Barré ou du moins s'avèrent plus étroitement associés au syndrome (Visuel Adobe Stock 446470531)

Certains types de cancer pourraient augmenter le risque de développer un Guillain-Barré ou du moins s'avèrent plus étroitement associés au syndrome, révèle cette équipe de neurologues cliniciens de l'hôpital universitaire d'Aarhus (Danemark). Ces chercheurs documentent un risque accru chez les personnes atteintes de lymphomes et de cancers du sang, ainsi que chez celles atteintes de cancers du poumon, de la prostate ou du sein. Il s’agit d’une étude d’association qui ne démontre pas que le cancer cause le syndrome de Guillain-Barré.

 

Le syndrome de Guillain-Barré est un trouble neurologique rare dans lequel le système immunitaire attaque les cellules nerveuses. Les symptômes commencent généralement par une faiblesse et des picotements dans les pieds et les jambes, puis se propagent au haut du corps et aux bras et peuvent évoluer vers la paralysie. Si dans certains cas, le syndrome de Guillain-Barré peut mettre la vie en danger, la plupart des patients se rétablissent avec peu de séquelles. Sa cause exacte reste inconnue, cependant son incidence est plus élevée après une infection gastro-intestinale ou respiratoire.

 

Une association entre le diagnostic de cancer et un risque plus élevé de Guillain-Barré.

C’est ce que confirme l’auteur principal, le Dr Lotte Sahin Levison, de l'hôpital d'Aarhus : « Des cas de syndrome de Guillain-Barré se développent après une infection, mais ce n’est pas le cas pour de nombreux autres cas qui ne le font pas ». L’auteur mentionne de précédentes études ayant suggéré un lien entre le cancer et le syndrome de Guillain-Barré. Cette recherche sur un très large groupe de population -de près de 6 millions de personnes au Danemark- confirme en effet une association entre le diagnostic de cancer et un risque plus élevé de Guillain-Barré.

 

L'étude : l’équipe danoise examine ici les données des registres nationaux danois, qui, sur une période de 30 ans, recensent 2.414 personnes diagnostiquées avec le syndrome de Guillain-Barré. Pour chaque personne diagnostiquée avec la maladie, les chercheurs ont également identifié 10 personnes exemptes de la maladie et les ont appariées pour l'âge et le sexe au moment du diagnostic de Guillain-Barré. Soit un groupe contrôle total de 24.000 participants exempts de Guillain-Barré. Les chercheurs ont ensuite identifié les participants ayant reçu un diagnostic de cancer jusqu'à six mois avant ou deux mois après le diagnostic de Guillain-Barré. L’analyse révèle que :

 

  • parmi les personnes atteintes de Guillain-Barré, 49 participants, soit 2 %, avaient reçu un diagnostic récent de cancer ;
  • parmi les personnes exemptes de Guillain-Barré, 138 personnes, soit 0,6 %, avaient reçu un diagnostic récent de cancer ;
  • les personnes récemment diagnostiquées avec un cancer présentent ainsi un risque environ 3,5 fois plus élevé de développer un syndrome de Guillain-Barré que les personnes exemptes de cancer ;
  • après ajustement avec un certain nombre de facteurs de confusion possibles, le risque des personnes récemment diagnostiquées avec un cancer reste 3 fois plus élevé ;
  • l’analyse par type de cancer révèle que les personnes atteintes de lymphomes présentent un risque multiplié par 7 de Guillain-Barré, en cas de cancer du poumon ou de la prostate, un risque 5,5 fois plus élevé, en cas de cancer du sein, un risque 5 fois plus élevé.

 

Ceci dit, ce risque de Guillain-Barré plus élevé chez les personnes atteintes de cancer reste extrêmement faible, rassurent les chercheurs.

 

Cependant, ces premières données motivent l’intérêt de poursuivre les recherches et d’identifier les processus sous-jacents pouvant expliquer ce niveau de risque accru.

« Des facteurs encore non identifiés présents dans plusieurs types de cancer peuvent contribuer à ce risque accru », concluent les chercheurs qui soulignent que les personnes atteintes de Guillain-Barré pourraient avoir été mieux dépistées aussi pour les cancers.


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