H7N9: Les autorités sanitaires se mobilisent sur la conduite à tenir
Des autorités sanitaires très mobilisées face au potentiel jugé pandémique et à la létalité jugée élevé du nouveau virus aviaire H7N9. En France, le Haut Conseil de la Santé Publique vient de publier des recommandations sur les mesures à prendre, en cas de signalement de suspicion d’infection à A/H7N9 (ou A/H5N1) en particulier, pour protéger au mieux les professionnels de santé prenant en charge les patients infectés par ces virus. Des mesures barrière vis-à -vis des cas et des personnes contact ou co-exposées, sont également prévues. Dans le même temps, l’Agence de surveillance européenne (ECDC) publie une définition de cas et un algorithme de dépistage des cas d'infection à la grippe A/H7N9.
Cette définition de cas et cet algorithme (Ci-contre) de dépistage préparés par l'ECDC à des fins de surveillance seront ajustés en fonction de l'évolution de la situation actuelle. Car au 29 avril et depuis mars dernier, le nouveau virus aviaire H7N9 a entraîné 126 cas d'infection humaine signalés dans 8 provinces de Chine orientale et Taiwan, et 24 décès, soit un taux de létalité de 19%. Alors que les oiseaux infectés ne montrent aucun signe particulier, le virus reste très difficile à repérer, et, dans le même temps, les premières études génétiques montrent des changements qui suggèrent une plus grande capacité du nouveau virus à infecter les humains, avec une pathogénicité élevée, et d'autant que l'âge de l'hôte est élevé. La toute récente étude publiée dans le Lancet a montré que le virus avait évolué à partir d'au moins 4 autres virus grippaux circulant dans les populations d'oiseaux, avait déjà donné naissance à deux lignées virales distinctes depuis son émergence et que son évolution pourrait le rendre encore plus nocif pour les humains.
C'est pourquoi, pour le HCSP, l'émergence de ce virus jusqu'alors inconnu chez l'homme, dans un contexte de co-circulation endémique des virus aviaires A/H5N1 en Asie du Sud-est et en Egypte justifie d'envisager une prise en charge spécifique des éventuels cas avec la mise en place de mesures restrictives. Car, même si le risque de propagation de ces virus aviaires en Europe est considéré comme faible à ce stade, le HCSP n'exclut pas, tout comme l'ECDC, l'entrée sur le territoire français ou européen de certains patients en provenance de zones infectées.
-C'est pourquoi, les cas possibles ont été simplement définis comme toute personne ayant voyagé ou séjourné en zone exposée, qui, au cours des 10 jours après son retour, présente des signes cliniques d'infection respiratoire aiguë grave basse (nécessitant une hospitalisation), sans autre étiologie identifiée pouvant expliquer la symptomatologie ;
-les cas confirmés comme tout cas avec prélèvement respiratoire indiquant la présence du virus aviaire A/H7N9 ou A/H5N1.
Parmi les mesures recommandées, la prise en charge en milieu de soins (visites, consultation…), d'un patient présentant des signes respiratoires infectieux ou toux doit s'accompagner de la mise en place d'un masque chirurgical anti-projections chez le patient. Le professionnel de santé doit assurer sa protection (masque, lunettes et hygiène des mains).
Ainsi, en ville, un médecin qui voit un patient suspect d'infection à virus grippal variant doit : 1. Mettre un masque au minimum chirurgical et si possible FFP2. 2. Mettre des lunettes de protection. 3. Proposer au patient suspect d'infection par ces virus de porter un masque chirurgical, vérifier que son masque est correctement mis. 4. Demander au patient de réaliser un geste d'hygiène des mains jusqu'à sa prise en charge. 5. Porter des gants durant son examen clinique, 6. Réaliser un geste d'hygiène des mains par friction avec un SHA. 7. Si possible isoler le patient des autres patients en attente de consultation. Selon l'état du patient, le médecin doit contacter directement le Centre 15 si l'état clinique du patient le justifie et son contact régional ARS.
A l'Hôpital, les recommandations associent précautions complémentaires de type « Air » et de précautions complémentaires de type « Contact » pour le patient comme pour les professionnels, dont l'hospitalisation en chambre individuelle et des équipements de protection pour les professionnels de santé appelés à intervenir, l'ordre séquentiel d'utilisation de ces équipements de protection étant précisé.
Enfin, les stratégies de désinfection de matériels et de l'environnement actuellement conseillées sont celles classiquement utilisées dans les établissements.
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