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HÔPITAL : Délivrer les médicaments en fonction du patient, pas du planning

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 2 semaines
PNAS
A l'hôpital aussi, la distribution du médicament doit être personnalisée

Il s’agit bien de chronothérapie dans cette étude du Cincinnati Children’s Hospital, ou de la délivrance des traitements au meilleur moment pour les patients. L’étude révèle en effet qu’il existe une grande marge d’amélioration dans cette délivrance à l’hôpital, la plupart des établissements fournissant les médicaments aux patients en fonction de leur organisation pratique et de leur planning des personnels. Ces conclusions, documentées dans les Actes de l’Académie des Sciences, marquent une première étape, celle de la réponse au besoin du patient, avant la mise en oeuvre du principe de chronothérapie à l'hôpital.

 

L'étude, menée par le Dr David Smith, du Service d'otolaryngologie et de médecine pulmonaire pédiatrique du Cincinnati Children's a examiné la distribution quotidienne d’environ 500.000 doses de 12 médicaments auprès de 1.486 patients hospitalisés. L’auteur commente : « Les moments de délivrance dépendaient de l'heure du jour pour chaque médicament, avec des pointes matinales et des accalmies nocturnes. Ces rythmes correspondaient aux changements de quarts de travail et aux temps de travail et de pose ».

A l’hôpital, la délivrance des traitements devrait elle-aussi être centrée autour du patient

Des fenêtres de délivrance mal adaptées aux besoins des patients : en particulier, lorsqu’il s’agit d’analgésiques, les auteurs relèvent que leur distribution ne répond pas toujours aux niveaux de douleur des patients. Idem pour contrôler la pression artérielle juguler rapidement une infection...Ainsi, l’étude met également en évidence un mode de distribution « rythmique » de la morphine, de l’acétaminophène et d’autres médicaments contre la douleur axé sur le quart de jour, ce qui pose la question du traitement de la douleur nocturne. En revanche -dans l’étude-, certains corticostéroïdes sont administrés le soir, ce qui peut être cause d’insomnie et de sensation de faim nocturne (Voir visuel ci-contre représentant les temps les plus courants d’administration des médicaments auprès de patients ici hospitalisés en service de Pédiatrie).

 

Un travail interdisciplinaire reste à faire : l’équipe de chercheurs du Cincinnati Children's travaille aujourd’hui avec d'autres médecins et les équipes infirmières de l’hôpital pour ajuster les protocoles d'administration des médicaments. Les soignants de l’hôpital ont également été invités à procéder à des distributions d’analgésiques de nuit auprès des patients les plus exposés à la douleur.

 

Une première étape avant la mise en œuvre de la chronothérapie à l’hôpital : il reste un grand chemin à parcourir pour exploiter toutes les données aujourd’hui disponibles en chronothérapie et mettre en œuvre ces connaissances dans les hôpitaux. Mais la première étape est évidente, centrer déjà cette délivrance sur les besoins du patient et non l’organisation des équipes. Ainsi, cette expérience est un bon exemple de la reconnaissance croissante de la manière dont les rythmes circadiens (ou nos horloges internes) peuvent influer sur les résultats des traitements médicaux.

 

« L'aspect le plus excitant est la possibilité de mener dans un proche avenir des études à grande échelle sur les timings de distribution et l’efficacité associée des médicaments ».


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