HORLOGE BIOLOGIQUE : Les gènes rechignent aussi à passer au travail de nuit
Cette étude de l’Université McGill (Canada), présentée dans les Actes de l’Académie des Sciences (PNAS) américaine, révèle un nouveau mécanisme induit par le travail de nuit : l'expression de gènes qui ne s'adapte pas au changement de l’horaire du sommeil. Or l'expression de ces gènes régule d'importantes fonctions corporelles. On comprend mieux que l’expression de ces gènes restant réglée sur une horloge biologique « de jour », le travail de nuit participe au risque de nombreuses conditions en particulier métaboliques.
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L’étude est menée avec 8 participants en bonne santé soumis durant 5 jours à des quarts de travail nocturnes. Les participants étaient privés de tout repère lié à la lumière ou aux sons sur l'heure de la journée. Le premier jour, les participants se sont couchés à l'heure habituelle. Les 4 jours suivants, ils demeuraient éveillés la nuit et dormaient le jour. Les chercheurs ont effectué des prélèvements répétés d'échantillons sanguins sur une période de 24 heures, au départ et à la fin de l’étude afin de mesurer, par analyse transcriptomique, l'expression de plus de 20.000 gènes et identifier ceux dont l'expression variait au fil du cycle jour-nuit. L’équipe montre, en particulier, que l'expression des gènes liés au système immunitaire et aux processus métaboliques ne s'adapte pas avec le changement d’horaire de travail. Après passage à l'horaire de nuit, les chercheurs observent que :
- 25 % des gènes étudiés présentent une perte de rythme ;
- 73 % ne se sont pas adaptés aux quarts de nuit et restent alignés sur un horaire de jour ;
- moins de 3 % des gènes se sont adaptés -- partiellement -- à l'horaire de nuit
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Cette analyse permet de mieux comprendre les changements moléculaires liés au décalage entre l'horaire du sommeil et des repas, et l'horloge biologique. « On croit que les changements moléculaires observés pourraient contribuer à l'apparition de troubles de santé tels que le diabète, l'obésité et les maladies cardiovasculaires, qui sont plus fréquents chez les travailleurs de nuit de longue date », explique le Dr Boivin, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Il reste maintenant à élargir la recherche à la vraie vie, en analysant l'expression des gènes de vrais travailleurs de nuit.
C’est le cas d’environ 20 % de la population active du Canada, des États-Unis et de l'Europe.
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