HORLOGE BIOLOGIQUE: Passer à l'heure d'été précipite l'infarctus
Le passage à l’heure d'été accélère l’incidence des événements cardiaques, et surtout durant le lundi qui suit, constate cette étude de l’Université de Colorado de Denver. Conséquence d’une horloge biologique décalée et d’une heure de sommeil en moins, cette augmentation estimée à 25% de l’incidence des crises cardiaques le lundi qui suit le changement d’horaire, pèse en faveur de l’abandon d’un changement d’heure, dont les effets en matière d’économie d’énergie ne sont plus démontrés.
C'est l'étude la plus large menée sur les données d'incidence des événements cardiaques intervenus le lundi suivant l'heure d'été –où on avance d'1 heure- en comparaison des autres lundis de l'année. Les chercheurs ont analysé les données concernant 42.060 admissions à l'hôpital sur 1.354 jours, ont identifié les admissions pour crise cardiaque et ajusté ces données en fonction des variations saisonnières et du jour de la semaine.
L'analyse constate une augmentation de 25%, qui reste significative même après prise en compte des variations saisonnières de ces événements.
En revanche, le total de crises cardiaques constatées sur l'ensemble de la semaine suivant le passage à l'heure d'été n'est pas significativement modifié par rapport à d'autres semaines de l'année. Cela suggère qu'avancer d'une heure va précipiter l'occurrence des crises cardiaques dans les heures qui suivent, chez des patients à risque élevé. Le Dr Amneet Sandhu, cardiologie à l'Université du Colorado et auteur principal de l'étude confirme que le changement d'heure affecte principalement les personnes déjà vulnérables sur le plan cardiaque.
Une augmentation concentrée le lundi : Lorsque les chercheurs comparent les admissions d'hôpitaux du Michigan le lundi précédant l'heure d'été et le lundi suivant immédiatement l'heure d'été sur 4 années consécutives, ils constatent même une augmentation de 34% des crises cardiaques d'une semaine à l'autre. Ils évoquent plusieurs facteurs pouvant expliquer cette concentration du lundi, autres que d'être simplement le jour qui suit le changement d'heure. Les auteurs évoquent le stress et le changement de durée de sommeil liés à une nouvelle semaine de travail qui commence.
Et que se passe-t-il si l'on revient à l'heure normale ? L'étude montre alors l'effet inverse, soit une baisse de 21% du nombre de crises cardiaques le mardi qui suit le retour à l'heure normale à l'automne. Bref, notre horloge n'aime pas être décalée. Ces données interviennent alors que certains experts remettent aujourd'hui en question l'intérêt de l'heure d'été en raison du doute sur les économies d'énergie qu'elle permet et de ses effets négatifs sur la santé. (Le Ministère de l'Energie estime à 440 GWh, l'économie en éclairage réalisée en 2009 grâce au changement d'heure soit la consommation d'environ 800.000 ménages).
Source: ACC's Annual Scientific Session The Impact of Daylight Savings Time on the Timing and Incidence of Patients Undergoing Percutaneous Coronary Intervention for Acute Myocardial Infarction
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