HYPERPLASIE ATYPIQUE du SEIN: Quel risque de cancer?
L’association entre une hyperplasie atypique du sein et un risque plus élevé de développer un cancer du sein a déjà été suggérée. Cette étude de la Mayo Clinic précise le risque absolu, soit une probabilité de 25 à 30% à 25 ans. Ses conclusions, présentées dans le New England Journal of Medicine précisent également la conduite à tenir.
L'hyperplasie atypique du sein est une hausse anormale du nombre de cellules qui tapissent les canaux et les lobules du sein. Dans le cas de l'hyperplasie atypique, les cellules à croissance rapide ne ressemblent pas aux cellules normales. Vues sous microscope, ces cellules mammaires se regroupent sous formes d'apparence anormale, des lésions considérées comme bénignes, mais qui présentent cependant certaines des premières caractéristiques de cancer.
De précédentes études ont montré que les femmes avec atypies ont un risque relatif multiplié par 4 ou 5 de développer un cancer du sein vs les femmes qui ne présentent pas ce type de lésions. Mais peu d'études ont précisé le risque absolu de ces patientes.
Un risque absolu de 25 à 30% de cancer à 25 ans : Cette analyse des données de 698 femmes atteintes d'atypie et suivies à la Mayo Clinic entre 1967 et 2001 indique que,
· après un suivi moyen de 12,5 années, 143 femmes ont développé la maladie ;
· leur risque absolu de développer un cancer du sein augmente de plus de 1% par an,
· à 5 ans, 7% des patientes ont développé la maladie,
· à 10 ans, c'est le cas de 13% d'entre elles,
· à 25 ans, 30% présentent un cancer du sein.
Ces résultats ont ensuite été validés sur une cohorte distincte, suivi à l'Université Vanderbilt qui confirme à 25 ans un taux d'incidence de cancer du sein de 25 à 30%.
Avec plus de précision encore, les auteurs montrent que le nombre de lésions ou de foyers distincts impacte le niveau de risque de cancer du sein. Ainsi, à 25 ans post-biopsie, 3 lésions ou plus sont associés à un taux d'incidence de cancer de 47% vs 24% en cas de lésion unique.
Des résultats qui concernent des milliers de femmes diagnostiquées chaque année avec une hyperplasie atypique et appellent à un dépistage plus régulier et la prise d'un traitement prophylactique chez ce groupe à risque élevé. Le Dr Lynn Hartmann, oncologue à la Mayo Clinic et principal auteur de l'étude conseille une détection via IRM en plus de la mammographie et la prescription d'une hormonothérapie (tamoxifène) pouvant réduire le risque de cancer du sein. Cependant les auteurs précisent que, dans la réalité, faute d'estimation précise du risque de cancer du sein, de nombreuses femmes ne prennent pas leurs médicaments.
Source: NEJM January 1, 2015 DOI: 10.1056/NEJMsr1407164 Atypical Hyperplasia of the Breast — Risk Assessment and Management Options (Visuel NIH)
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