IAS Conférence on VIH: La greffe de moelle, une voie vers la rémission ?
2 nouveaux patients infectés par le VIH qui avaient reçu une transplantation de moelle osseuse à Boston pour un cancer du sang sont en rémission de VIH depuis plusieurs semaines après l’arrêt de leur traitement antirétroviral (TARV). Ces nouvelles données, présentées à la Conférence internationale de l’International AIDS Society (IAS- Kuala Lumpur), s’ajoutent à celles d’un précédent cas berlinois, qui dans des circonstances proches, avait présenté une rémission durant plusieurs années.
Le cas de ce premier patient, atteint de leucémie myéloïde aiguë avait été analysé dans le New England Journal of Medicine, ainsi que la greffe de moelle comme option thérapeutique pour les patients infectés par le VIH. Dans ce cas, la greffe de moelle, provenant d'un donneur présentant une mutation rare conférant une résistance au VIH, avait été précédée de l'interruption du traitement antirétroviral et le patient greffé n'avait montré aucun signe de virus résurgent dans les 5 années suivant sa greffe. Cette mutation rare, « delta 32 », crée des cellules (globules blancs) CD4 privées de récepteurs de surface CCR5, la porte d'entrée du VIH dans la cellule.
2 des 3 patients de Boston, atteints d'un lymphome, transplantés il y a quelques années, seraient en rémission depuis plusieurs semaines. Avant leur greffe de moelle, les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur afin d'éviter la réaction du greffon contre l'hôte, survenant après une greffe de cellules souches hématopoïétiques chez 30 à 40% des greffés, et les troubles cutanés et digestifs, liés à cette possible incompatibilité des cellules de l'organisme et des cellules du greffon. Contrairement au premier cas, ces patients sont restés sous TARV tout au long du processus de transplantation et durant des années après, et ont été transplantés avec la moelle de donneurs ne présentant pas la mutation delta 32. Le chercheurs espéraient que la réaction du greffon contre l'hôte attaquerait aussi les cellules par le VIH et épongerait en quelque sorte les réservoirs viraux VIH. Afin d'éviter une réaction trop sévère, les patients étaient traités par intermittence par immunosuppresseurs et stéroïdes. Un médicament immunosuppresseur, le sirolimus, aurait pu contribuer à tuer les cellules infectées par le VIH. Aujourd'hui, ces 2 patients ont cessé de prendre des antirétroviraux et mènent une vie normale. Ces résultats, s'ils sont confirmés, montrent qu'il n'est pas nécessaire de trouver un donneur compatible présentant la mutation delta-32.
Si, les experts n'envisagent pas, pour de nombreuses raisons, de généraliser ce protocole à d'autres patients infectés par le VIH et a fortiori comme une option de routine, ces données marquent une avancée dans la recherche visant la guérison du sida, en particulier via des thérapies cellulaires qui permettraient de résister à l'infection. Ainsi, le Dr Françoise Barré-Sinoussi juge ces résultats sur les patients de Boston encourageants et parle de « rémission ».
Source: International AIDS Society No Viral Rebound After ART Stops in Two Stem-Cell Transplant Patients
Lire aussi : VIH et GREFFE DE MOELLE OSSEUSE : Les limites de la thérapeutique -
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