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IMAGERIE : Trop de scanners, risque accru de cancer ?

Actualité publiée il y a 4 années 11 mois 3 semaines
JNCI Cancer Spectrum
Le nombre croissant de personnes subissant un scanner pose déjà, en effet, « une vraie question de santé publique ».

La tomodensitométrie ou scanner utilise des rayons X à très faible dose, cependant son utilisation augmente. Cette étude a examiné l'association entre la radiation médicale issue de la tomodensitométrie et le risque de cancer de la thyroïde, de lymphome et de lymphome non hodgkinien (LNH) chez l'adulte. L’étude, présentée dans la revue Cancer Spectrum nous livre un message de précaution.

 

Cette étude cas-témoins, menée sur plus de 50.000 cas diagnostiqués avec différents cancers, révèle en effet que l'exposition aux radiations issues du scanner est associée à des risques plus élevés de développer un cancer de la thyroïde et une leucémie. Il s’agit d’une étude d’association qui suggère donc mais ne démontre pas la relation de cause à effet.

Une association dose-réponse significative entre scanner, risque de lymphome et de cancer de la thyroïde

Il s’agit néanmoins d’une très large analyse des données d'assurance-maladie basé en population générale à Taiwan, sur la période 2000-2013. L’étude a suivi, sur une moyenne de 10 ans, 3 groupes cas-témoins, soit, 22.853 cancers de la thyroïde, 13.040 leucémies et 20.157 cas de lymphome non hodgkinien (LNH) vs témoins appariés. Les radiations médicales issues des tomodensitomètres ont été identifiées à l'aide des prescriptions médicales enregistrées dans la base de l’Assurance maladie 3 ans avant le diagnostic de cancer. L’analyse conclut que :

  • l’exposition à la tomodensitométrie est associée à un risque accru de 155% de cancer de la thyroïde (OR : 2,55),
  • à un risque accru de 55% de leucémie (OR = 1,55) ;
  • cette augmentation du risque de cancer de la thyroïde et de leucémie associé au « scanner » s’avère plus élevée chez les femmes que chez les hommes ;
  • aucune association significative n’est relevée entre le risque de LNH et la tomodensitométrie ; cependant, des augmentations de risque ont été observées chez des patients âgés de 45 ans ou moins ;
  • enfin, au global, il semble exister une relation dose-réponse exposition/risque de cancer, chez les patients âgés de moins de 45 ans pour ces 3 cancers.

 

 

Ainsi, l’exposition au scanner peut être associée à un risque accru de cancer de la thyroïde et de leucémie principalement. Précisément, l’étude montre que les patients ayant développé un cancer de la thyroïde et une leucémie sont aussi ceux qui ont une probabilité significativement plus élevée d'avoir subi un scanner et que chez les patients âgés de 36 à 45 ans, le risque de lymphome non hodgkinien associé à un scanner est 3 fois plus élevé. Les chercheurs concluent ainsi que le risque de cancer de la thyroïde et de leucémie, en particulier chez les femmes et les patients de moins de 45 ans, augmente de manière marquée chez les patients soumis à un scanner.

 

Enfin, « le risque est plus élevé chez les patients qui ont reçu des doses cumulatives plus élevées après plusieurs examens ». S’il n’est pas question de remettre en cause cet examen, il doit être pratiqué avec mesure et précaution.

Selon les chercheurs, le nombre croissant de personnes subissant un scanner pose déjà, en effet, « une vraie question de santé publique ».


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