INCONTINENCE : En parler à son médecin avant qu'il ne soit trop tard

Les fuites d’urine ou l’incontinence concernent directement plus de 2,6 millions de personnes de plus de 65 ans, en France ; en particulier 60 % des personnes âgées en institution et 90 % des patients atteints de démence sénile. L’Association française d’Urologie (AFU) organise la 2ème semaine Nationale de la Continence Urinaire du 14 au 20 mars afin de répondre aux questions que l’on n’ose pas toujours poser et d’orienter les patients et leur famille vers des solutions pour une meilleure qualité de vie. L’AFU invite, à cette occasion, les patients et leur famille à s’informer et à engager le dialogue avec le médecin traitant, car il existe des solutions efficaces et adaptées à chaque cas.

Le problème touche toutes les familles, même s'il est parfois difficile d'en parler et en particulier les personnes âgées. Ainsi, l'AFU estime qu'1 femme sur 3 entre 70 et 75 ans est concernée et plus fréquemment lorsqu'elle vit en institution (43 à 72 %) mais les hommes sont également concernés soit 7 à 8 % au delà de 65 ans et plus de 28 % au-delà de 90 ans. On estime ainsi que les fuites d'urine ou l'incontinence concernent plus de 2,6 millions de personnes de plus de 65 ans, en France.

Cette année la Semaine de l'AFU rappelle que l'incontinence des personnes âgées est un réel fléau. Avec l'âge, le vieillissement des tissus et du système nerveux est un facteur d'incontinence: la perte de tonicité des fibres musculaires affaiblit le sphincter strié augmentant le risque de fuites, les mictions se multiplient et l'impériosité pèse parfois comme une gêne quotidienne. Car l'équilibre de la continence, rappelle l'AFU, repose sur une mécanique locale mais aussi sur le bon fonctionnement du système nerveux central etb lorsque le fonctionnement de l'une de ces structures est altéré, des fuites d'urines peuvent se produire.

Les conséquences sont lourdes sur la qualité de vie, l'incontinence entraînant des conduites d'évitement et désocialisation, une perte d'autonomie, jusqu'à la dépendance. L'apparition de problèmes de continence est vécue comme un signe fort de vieillissement, voire une entrée dans le grand âge et elle s'accompagne malheureusement trop souvent de renoncement à consulter et de l'entrée dans un cercle vicieux sur le plan humain, mais aussi économique alors qu'il existe des solutions efficaces.

Incontinence et bilan de la personne âgée : L'enjeu de ce bilan sera d'identifier les causes de l'incontinence spécifiques au vieillissement, les causes ponctuelles ou accidentelles, les comorbidités et les facteurs environnementaux, pour préciser une prise en charge globale. Ce sera peut-être l'occasion d'orienter le patient vers une prise en charge spécialisée par le gériatre et / ou le médecin réadaptateur. L'examen clinique permettra de préciser le type d'incontinence et le médecin pourra prescrire des examens complémentaires tels qu'un ECBU (examen des urines), en cas de suspicion d'infection ou la réalisation d'un calendrier mictionnel dans lequel le patient consignera l'heure et le volume des mictions, ainsi que les éventuelles fuites.

En conclusion, il est important pour une personne souffrant d'incontinence d'en parler à son médecin traitant sans attendre lorsque l'incontinence devient une gêne, un problème, car plus tôt les solutions seront proposées, plus elles seront efficaces.