INFARCTUS: Le VIH, un virus qui fait mal au coeur
Un risque d’infarctus du myocarde augmenté de 50%, par l’infection à VIH, c’est ce que suggère cette large étude de l'Université de Pittsburgh portant sur plus de 82.000 participants. Une conclusion sans appel, publiée dans l’édition du 4 mars des ex Archives of Internal Medicine (JAMA), qui subsiste au-delà des autres facteurs de risque reconnus.
L'efficacité des thérapies antirétrovirales (ART) a permis aux personnes infectées de vivre plus longtemps avec le VIH, cependant ces patients restent à risque élevé de crise cardiaque, révèle le Dr Matthew S. Freiberg, de l'Université de Pittsburgh School of Medicine. Son équipe a étudié l'association entre infection à VIH et risque d'infarctus aigu du myocarde, et après ajustement avec tous les facteurs de confusion classiques de risque cardiaque (Voir calculateur Framingham ci-contre).
Leur analyse qui a porté sur un large échantillon, 82.459 participants anciens combattants suivis durant près de 6 ans avec 871 infarctus recensés aboutit, au-delà de l'âge de 3à ans, à une moyenne d'événements cardiaques pour 1000 personnes-années significativement plus élevée pour le groupe VIH-positif par rapport au groupe témoin. Ainsi,
· pour les participants âgés de 40 à 49 ans, le risque d'infarctus s'élève à 2/ 1.000 années-personnes pour le groupe séropositif vs 1,5 pour le groupe témoin,
· pour les participants âgés de 50 à 59 ans, le risque d'infarctus s'élève à 3,9/ 1.000 années-personnes pour le groupe séropositif vs 2,2 pour le groupe témoin,
· pour les participants âgés de 60 à 69 ans, le risque d'infarctus s'élève à 5,0/ 1.000 années-personnes pour le groupe séropositif vs 3,3 pour le groupe témoin,
· Après ajustement pour les facteurs de risque de Framingham, avec les maladies, la toxicomanie, le groupe séropositif présente un risque toujours accru d'infarctus accru de 48% (HR : 1,48) vs le groupe témoin.
· Enfin, un excès de risque important subsiste même chez les participants présentant une charge virale inférieure à 500 copies / mL vs le groupe témoin (HR : 1,39).
Alors que l'échantillon de l'étude était quasiment totalement de sexe masculin, le dute peut subsister pour les femmes, mais, en conclusion, l'infection à VIH est associée à l'infarctus du myocarde, après ajustement pour les risques connus, les comorbidités et la toxicomanie.
Source: JAMA Intern Med. online March 4, 2013 doi:10.1001/jamainternmed.2013.264Getting to the Heart of HIV (Visuel © Yves Roland - Fotolia.com)
Autres actualités sur le même thème
-
SANTÉ CARDIAQUE: Le test du tapis roulant qui prédit la mortalité
Actualité publiée il y a 9 années 9 mois -
ARRÊT CARDIAQUE : Des marqueurs uniques en cas de surdose aux opioïdes
Actualité publiée il y a 3 années 9 mois -
L'ABUS d'ALCOOL, un facteur de risque cardiaque aussi puissant que l'obésité
Actualité publiée il y a 7 années 12 moisL'abus d'alcool entraîne un risque accru de fibrillation auriculaire, de crise cardiaque ou d’insuffisance cardiaque c’est connu. Ce qui ne l’était pas est que... -
EXCITATION : Lorsque le cœur s’emballe, les décisions aussi
Actualité publiée il y a 3 années 3 mois