INFARCTUS: Moins, mais pas chez les femmes
Poursuivre la prévention et l’information sur l’infarctus du myocarde, c’est l’une des conclusions de ce numéro spécial, sur la maladie coronaire, publié au 8 novembre par l’Institut de veille sanitaire. Car, en dépit de la diminution considérable et continue de la fréquence de la maladie coronaire observée depuis 1980, la part de la mortalité extra-hospitalière reste élevée et la baisse générale n’est pas observée dans tous les groupes de population de manière homogène et se révèle moins marquée voire inexistante chez les plus jeunes et particulièrement chez les femmes.
La maladie coronaire reste une cause majeure de mortalité et de morbidité dans le monde. En France, mortalité et morbidité se révèlent inégales selon les groupes de population et les régions.
Une tendance à la baisse, mais chez les plus de 54 ans : Les tendances (comparaison des périodes 2000-2003 et 2004-2007) données par 3 registres (départements du Bas-Rhin et de la Haute-Garonne et Communauté urbaine de Lille), couvrant chacun environ 1 million d'habitants âgés de 35 à 74 ans sont à la baisse de 19%, pour les taux d'IDM et de décès coronaires dans les deux sexes et pour ces trois régions. Mais, chez les femmes, cette baisse n'est retrouvée qu'après 54 ans. La mortalité coronaire baisse en moyenne de 15% chez les hommes et 22% chez les femmes, mais dans seulement 2 des centres et à nouveau, au-delà de 54 ans.
Suivre la maladie coronaire par type d'incident et par région: Lorsque l'identification des cas d'événements coronaires porte (ce qui est le cas depuis 2006, pour les registres de Strasbourg, Toulouse et Lille) sur la population âgée de 35 à 74 ans et l'ensemble des épisodes d'insuffisance coronaire aiguë (ICA) au-delà de l'infarctus du myocarde et du décès coronaire, le nombre d'épisodes est alors augmenté de 60% et les disparités régionales sont mises en évidence. Cette méthodologie permet de suivre alors plus finement, infarctus aigu du myocarde, syndromes coronaires aigus, angor instable ou autres formes d'ICA ou encore décès coronaires et décès à cause coronaire non précisée. Elle permet, au-delà des différences régionales possibles de terminologie médicale, une disparité des conditions de prise en charge selon les régions. Ainsi, sur ces 3 registres, les taux d'attaque sont systématiquement plus bas à Toulouse qu'à Lille et Strasbourg, les taux de mortalité étant plus élevés à Lille.
Une disparité régionale des modes de prise en charge : Ainsi, sur plus de 1.900 ICA enregistrés 2006 sur ces 3 centres, il existe une forte disparité dans le recours aux différents modes de prise en charge, traitements, procédures invasives, indicateurs de sévérité. A titre d'exemple, la revascularisation en urgence sera plus souvent pratiquée à Strasbourg (70%) et à Toulouse (71%) qu'à Lille (61%). La fibrinolyse l'est rarement à Strasbourg (2%) mais l'est dans 26% des cas à Lille et Toulouse. Seules les prescriptions médicamenteuses varient peu d'une région à une autre.
Ce bilan de la maladie coronaire en France marque ainsi la nécessité de poursuivre les efforts d'information et de prévention en particulier auprès des groupes qui se sentent – à tort- les mois vulnérables, les jeunes et les femmes, d'affiner la surveillance par type d'incident et par région, d'avancer vers l'uniformisation des meilleures pratiques de prise en charge sur l'ensemble du territoire.
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